On avait lu sur internet que ce trek débute au col de Kyzart. On le dépasse et ça suffit pour m'inquiéter, sachant que nos 3 compagnons n'ont pas le même point de chute que nous. Mais finalement, rapidement après ce col, on bifurque sur la gauche et après quelques centaines de mètres, on atteint une yourte. C'est de là que nous débutons notre rando. En compagnie de notre guide Ynti (prononcez Anta), on patiente en attendant que le maître des lieux nous amène une monture. La magie apparaît soudainement devant nos yeux, un troupeau de chevaux détale dans les vertes collines. A leur suite, le nomade, il sait comment les diriger vers un point fixe. C'est un spectacle inhabituel pour nous et on n'en manque pas une miette. Il finit par resserrer 3 chevaux. Avec l'aide de sa fille (ou sa femme) et de Ynti, il finit par « capturer » l'un de ceux-ci. Le moins beau des 3, dommage ! Bon, ce n'est pas tant important ça haha ! On le selle et une double pochette permettant le port de matériel est fixée sur lui. On calibre nos sacs afin d'équilibrer les deux côtés puis on se lance à la quête du lac de Song Kul.

On remercie le cavalier puis on emprunte un sentier se faufilant entre les montagnes. Ca commence calmement, on est tout excités par cette expérience si inédite pour nous. Rapidement, Ynti et ses 17 ans nous devance de bons mètres. Il faut dire que l'on est ébahis par ce paysage qui colle tellement avec l'image que l'on se faisait du pays avant d'y pénétrer. Photos et vidéos nous aideront à nous souvenir de toutes ces beautés. On repère vite des animaux en haut des collines. Ils apprécient apparemment de se positionner en surplomb.

Vite, une belle grimpette se présente à nous. On slalome entre les fleurs jaunes puis on atteint le sommet. Ynti nous y attend pour boire un coup. Mais vite fait, il reprend la route. Les yeux rêveurs, on continue derrière lui mais il nous redevance vite et on le perd gentiment de vue.

C’est là que notre plus grande frayeur du voyage survient. On discute avec Tam quand soudain un taureau descend la colline à toute allure droit dans notre direction. On va être bousculés et on pense le payer cher jusqu’à ce qu’il décide finalement de bifurquer, pour notre plus grand soulagement. Pfiou, on ne fait pas les malins ! Mais ce n’est pas fini. Un autre nous suit sur un chemin quelque peu plus loin. On ne se sent pas très à l’aise avec cette masse de muscles derrière nous. Il finit par détaler sur notre gauche et Tam me tire violemment. C’est bon, on est toujours en vie haha !

La suite est plus sécure, mais fatigante. Les paysages varient, nous bluffent, les yourtes que l’on aperçoit nous séduisent. Mais ça monte, ça descend, ça monte, ça descend, ça monte, ça descend… C’est rude. Et on finit par ne plus voir Ynti. On se retrouve à un carrefour de sentiers et on ne sait plus où aller. On demande donc ensuite à notre guide qu’il nous attende un peu, au moins qu’on ne risque pas de se perdre. Il acquiesce et se montre collaborant. Puis, peu de temps avant le dîner, alors qu’on est gentiment sur les rotules, il nous indique que derrière une montagne se trouve le campement pour la bouffe. Ca monte sec de chez sec, autant vous dire que l’on est effrayés de devoir affronter cela. Heureusement pour nous, on rejoint vite un chemin qu’il faut suivre et qui est bien moins pentu. Ynti finit par nous quitter pour aller avertir les hôtes qu’ils peuvent nous préparer à manger. On finit seuls les 40 dernières minutes mais le chemin est facile à repérer.