On arrive dans un bien joli bordel. C’est chaotique au possible le centre de Kochkor. Il n’y a quasiment aucune place pour se parquer. Les gens se posent comme bon leur semble t’as l’impression (en fait, on croit qu’ils ont une organisation, mais elle est bien locale haha), les voitures tentent de faire des demi-tours à même la route… Ca nous amuse beaucoup.

Directement, des gens nous proposent « Bichkek ? » ou « Song Kul ? ». Nous, on a décidé d’aller voir la compagnie Jailoo pour nos randonnées. On a lu de bonnes choses à leur propos sur internet. On est reçus par un mec un peu endormi mais qui nous donnera finalement d’assez bons conseils. On voulait commencer par le trek au lac Kol Ukok avant de faire celui de Song Kul mais il nous dit que ce dernier étant harassant, il vaut mieux commencer par celui-ci puis voir, après, si on souhaite toujours faire l’autre rando. Après bien des réflexions, on se laisse convaincre par cette solution et on opte pour un guide et un cheval pour porter nos affaires. On ne souhaite pas prendre tant de choses donc le cheval n’en souffrira pas du tout et comme ça on sera libres pour se promener (et quel bon choix on a fait). Ca nous a coûté certes un petit prix pour le Kirghizistan (15'500 soms) mais ça nous a surtout bien soulagés.

Une fois notre trek réglé, on part à la recherche de notre maison. Rapidement, on se sent bien dans cette ville qui nous rappelle tant notre tour du monde. C’est poussiéreux, anarchique, drôle en définitive. Notre maison du soir est bien belle, d’une architecture moderne pour le pays. On y reçoit un accueil chaleureux, peut-être même un peu trop. C’est la fille de huit ans qui joue les hôtesses. Il faut dire que l’anglais n'est enseigné que depuis quelques années au Kirghizistan et que seuls certains enfants le maîtrisent un tant soit peu. Par conséquent, elle nous présente notre petite chambre d’où l’on peut profiter d’une magnifique vue sur les montagnes. La région est vraiment belle. Mais le hic, c’est que la fille repasse nous demander si on veut souper, puis quand on veut déjeuner, puis pour nous dire le code du wifi, puis pour nous montrer l’interrupteur des toilettes, puis pour nous dire comment dormir dans le lit (c’est véridique). Elle n’hésite pas vraiment à entrer dans la chambre alors que toi t’es posé en calbute tranquillou ! Et le lendemain rebelote. Elle vient nous réveiller pour le déjeuner, elle pénètre dans notre pièce pour qu’on la paye, puis elle revient pour nous demander si on dormira plus de nuits (on dit qu’on sera en trek ce soir, mais elle veut quand même savoir si on veut revenir à notre retour), puis pour nous « obliger » à les noter sur booking… Un peu enragée la gamine ! Si de prime abord, on l’a trouvée chou, on peut vous assurer que cette impression a vite évolué.

Pour le déjeuner, on est guidés vers une salle à manger des plus clinquantes. Ca fait très chic russe, pas tant chic suisse, mais c’est agréable d’y manger. Face à nous, une seule personne, un peu louche (un petit côté pervers) au premier coup d’œil. Il s’avère que c’est un Suisse, un Bâlois, un voisin ! On discute un peu de nos journées avec ce cher monsieur. On le trouve un peu rugueux avec les hôtes quand il cherche à leur expliquer comment il faut faire un bon café ! Ca ne nous empêche pas de partager quelques bribes de voyage.

Une fois les sacs arrangés pour le trek de Song Kul, on les met au dos et on se dirige vers les bureaux de l’agence Jailoo. C’est de là que nous prenons notre taxi partagé pour aller récupérer notre cheval. On dépose l’un des backpacks puis on s’installe en compagnie de trois jeunes médecins français, ayant opté eux pour une rando plus classique, celle à cheval.