Après avoir lâché du monde en chemin dans divers petits villages isolés, nous sommes les derniers à quitter l’habitacle. Il faut annoncer au chauffeur que vous voulez vous arrêter à « Skazka canyon » et il comprend bien ce que vous voulez. Si vous voulez être sûr, il y a un panneau brun en bord de route indiquant cette curiosité de la nature. Si on ne vous arrête pas là, c’est qu’il y a un souci.

On se retrouve entre eau envoûtante et montagnes. La logique voudrait que l’on se tourne vers la première avec cette chaleur mais pourtant, tout le monde opte pour la deuxième option, à juste titre.

On met nos sacs au dos et on se dirige vers une petite cabane faisant office de réception pour la visite de ce parc. C’est 50 soms l’entrée, une misère pour le spectacle proposé. Vu que cette hutte se situe à 2 km du lieu d’intérêt, on demande si on peut y déposer nos gros sacs. Le gardien nous répond sympathiquement par l’affirmative. Bonne nouvelle ! On prend donc la route à pied. Rien de dingue pendant 2 km, donc on tend le pouce en même temps et rapidement une voiture nous embarque. Peu de chemin ensemble mais on rigole avec nos « chouy chouy russki » et eux leur « chouy chouy Englishski ». On parvient à communiquer la moindre quand même.

Arrivés au Fairytale canyon, on ne sait pas trop par où commencer. Les formations rocheuses aux milles teintes allant du brun au rouge foncé s’offrent à nous devant nos yeux ébahis. On déambule d’un pas assuré (il faut bien faire gaffe par endroit) dans les entrelacs. Sur les cimes, on dégaine les appareils pour photographier, on profite à fond de ce lieu quoi. C’est un énorme terrain de jeu. On n’en visite qu’une petite partie, mais on pourrait y passer la journée entière.

Alors qu’on se trouve en haut d’une dorsale « vino tinto » assez scabreuse, un jeune couple débarque, elle vêtue d’une longue robe rouge, lui avec un beau gilet. Ca sent les photos de mariage. C’est alors qu’un drone apparait et les surplombe. Puis un photographe joue au funambule pour obtenir les meilleurs angles. Ils savent ce qu’ils veulent les cocos ! Mais ils ont bien choisi l’endroit, c’est vrai que c’est féérique et que ça porte bien son nom.

Après 2 heures sous le cagnard, on décide de redescendre vers le lac. On découvre sur le parking une bien belle surprise : une jeep slovène ! Ah la Slovénie, notre amour ! On en profite pour discuter un coup avec le propriétaire ! Quelle folle aventure il s’offre ! On suit notre chemin, une nouvelle fois en faisant du stop. Facile! Rapidement, on s’installe à l’arrière d’un véhicule dont les occupants, de façon sympathique, réarrangent tout l’arrière de leur voiture pour nous. On a beau insister et dire qu’il ne faut rien chambouler, que l’on va trouver aisément une autre auto, ils rangent tout. Ils veulent vraiment nous aider. D’ailleurs, ces deux Bichkekois parlent bien anglais et madame nous informe avoir eu l’occasion de visiter durant 4 jours la Suisse l’an dernier. Ouais, on a droit à la « haute » du pays on dirait car le salaire kirghize moyen est de 100 euros et autant vous dire qu’il en faut plus d’un de ces salaire pour venir chez nous ! Bref, on blague vite avec ces gens, au moins 3 minutes car après, on les quitte déjà pour récupérer nos sacs et nous rendre au bord du lac. L’envie est présente d’y goûter mais une marchroutka est censée passer prochainement alors on retourne vite au bord de la route. Rien ne passe des minutes durant, mais dès que ça roule, on fait du stop. Une première voiture, bondée, s’arrête. Le type nous dit qu’il doit déposer des gens quelques km plus loin mais qu’il revient volontiers nous chercher. On le voit bien intéressé par nos sous. En effet, il nous demande combien on est prêts à payer ! Ma fois rien, c’est du stop, le but c’est de partager un moment avec toi et pas d'entrer dans une relation commerciale ! Bref, rapidement, une fourgonnette s’arrête pour nous accueillir dans son habitacle sans rien réclamer. Parfait ! Et quel bon choix. Ce sont deux jeunes qui rentrent à Bichkek. On essaye de communiquer autant que possible mais c’est difficile. Ils nous font écouter un peu de musique kirghize en chemin. C’est sympa ! On sent les influences russes.