On rejoint la ville universitaire de Corte, ou pourrait-on dire le four de Corte. Mais quelle chaleur! C'est normal ces températures pour la Corse (38 degrés)? On dépose notre véhicule non loin du centre puis on rejoint assez vite la place du Duc de Padoue où il y a plus de vie (mais à l'ombre). On a envie de rentrer dans n'importe quelle échoppe pour y profiter de la clim! On file d'ailleurs dans une de souvenirs, mais pour y acheter des classiques, à savoir le drapeau de la Corse et un porte-clefs. Le cours Paoli (voie commerçante) débute là. Des bars et gelaterias s'y succèdent. Ca donne envie, tout comme leurs menus corses, mais on n'a guère faim. La rampe Sainte-Croix nous offre un peu de fraîcheur avec sa fontaine. La place y serait belle pour y boire un verre mais on continue notre chemin. C'est alors qu'on voit un couple de trentenaires, grosses valises à la main, chercher leur hôtel. Qu'est-ce qu'ils nous font pas envie. Ils semblent souffrir (surtout elle) encore plus du chaud que moi. On rejoint via des escaliers et petits passages l'un des lieux emblématiques de la ville, son belvédère. Il permet de profiter d'une belle vue sur la ville certes, mais surtout d'admirer au mieux le "nid d'aigles", la citadelle de Corte. En redescendant, on entend "action". On comprend très vite qu'un tournage à lieu dans un petit jardin. Il semble s'agir d'un documentaire sur la ville et sa région. On plaint un peu l'acteur qui se voit obligé de rejouer à de nombreuses reprises la même scène et qui est accoutré d'un costume d'époque bien trop couvrant.

On rejoint ensuite une place qui nous a séduit quelques minutes auparavant, à savoir celle de la fontaine aux 4 canons. C'est un véritable îlot de fraîcheur dans la fournaise. De l'eau s'y déverse dans des bouches d'égouts, largement de quoi se faire un bien fou aux pieds. Je gicle même quelque peu un couple proche de nous, le fameux couple n'ayant toujours pas trouvé son hôtel. Ils ne semblent pas apprécier la fraîcheur que je leur procure. Haha, désolé! Pas normaux, en même temps, on frise les 40 degrés! Une agréable terrasse occupe le pourtour de la source d'eau, ça sera optimal pour effectuer nos recherches pour la suite du voyage.

Un soda, une glace et quelques heures plus tard (c'était l'objectif premier du jour, traîner à Corte pour préparer notre périple), on file s'acheter à manger. L'envie du jour consiste en une bonne viande rouge. Le Spar du centre ne propose aucun service de boucherie en ce temps de pandémie, alors on se rend auprès d'un magasin U. Hélas, il n'y a pas plus de boucherie que de phoques roux jouant de l'accordéon au beau milieu du Sahara. Tant pis, on va satisfaire notre curiosité concernant la célèbre marque de viande française Charal que l'on connait via le mitraillage publicitaire qu'elle effectue sur les chaînes télévisuelles de l'hexagone. Petite info, lors d'un passage ultérieur, on découvrira qu'il y a un supermarché Casino non loin de là qui, lui, propose tout ce que tu pourrais souhaiter.

On continue notre route direction un camping fermier situé aux abords de la ville. On y passe via une grille étroite. Vu la longueur de notre bus, on opte pour prolonger le chemin et retourner afin d'avoir un angle d'attaque plus adapté. On arrive sur un vaste terrain presque vide. Mais toutes les meilleures places (à savoir protégées du soleil pour le lendemain) sont déjà occupées. On se place donc vers un vieil abri en pierres. C'est là que commence notre valse du changement de places. Je me montre inquiet par les nids de fourmis situés près de notre van, inquiet pour notre bouffe à vrai dire. J'opère quelques déplacements (mais je trouve toujours des fourmis pas loin. On grille nos pavés et hampes de boeuf, ce qui apporte un fumet intéressant pour les 2 chiens des proprios et même pour leurs poules apparemment. Je dois me montrer dur avec les chiens, autoritaire et ils finissent par passer leur chemin. Les poules, elles, nous font plus rire, mais elles sont si nombreuses qu'on ne sait presque plus où mettre les pieds par moment. On soupe finalement calmement. Si le houmous, les taboulés industriels et tomates nous plaisent (on mangera ces produits lors de notre trip), que dire de la viande? C'est de la tuerie! On a envie de dire qu'une chose: HUUUUUM CHARAL! :-)

C'est alors que le spectacle débute. Le petit toutou d'un couple de Hollandais se met à chasser les poules qui fuient tant qu'elles peuvent le vilain cabot, trop peu réprimandé à notre goût par ses maitres. Les pauvres cocottes battent des ailes, sautent, détalent, foncent contre leur grillage en manquant l'entrée (ça, ça nous aura quand même fait rire on avoue) tout en gloussant. Elles craignent le carnage alors que le chien ne cherche que de l'amusement. Elles finissent par quitter le campement quelques minutes. Je vais d'ailleurs voir au bout d'un moment où elles sont. J'en aperçois 2-3 le coup tendu sur les rochers au loin, sur le qui-vive. Haha, ces pauvres, elles sont drôles mais pauvres de ne pas comprendre qu'elles ne jouent que le rôle de la souris.

La nuit arrivant, on file se doucher dans les cabanons de fortune situés au fond du camp. Si l'eau est froide, ce n'est rien comparé au faible écoulement. On en rit avec Tam car rien que ça nous procure le plus grand bien. Ensuite, je redéplace quelques fois le van. Ces satanées fourmis sont partout. On finit par trouver un emplacement plat plutôt bien. J'effectue quelques manoeuvres afin de nous offrir un max d'ombre le lendemain matin. J'en viens presque à heurter un arbuste, à chercher la perfection. Tam m'ordonne finalement de m'arrêter. Je crois qu'elle a bien fait, j'aurais pu encore continuer 10 minutes sans être satisfait haha! La portière largement ouverte, Tam se laisse embrasser par le sommeil tandis que je visionne l'Inter foutre une déculottée au Napoli. Heureux nous dormirons! :-)