C'est main dans la main que l'on aperçoit enfin le lac. Il faut le mériter ! L'appel de l'eau est intense, on se fraie donc un chemin entre les buissons et les pierres pour atteindre la rive. Ni une ni deux, on retire chaussures et chaussettes pour tremper nos pieds! Aaaaaah, quel soulagement! S'ensuit notre bon petit pique-nique constitué de carottes et de sandwichs au parfait. La pâte à tartiner a souffert du chaud et sort du tube bien molle. Pas grave, le goût y est. Mais faire manger notre tartine à un non Helvète sans lui expliquer ce que c'est (voire même en lui expliquant) pourrait s'avérer un défi plus compliqué que notre difficile ascension.

On observe les gens (surtout 3 familles et leurs petits gamins s'exprimant de manière amusante, naïve), les oiseaux, les sommets, c'est très beau. C'est alors que le lac m'appelle. Et quand on m'appelle, je réponds. Je tombe donc le t-shirt et file vers le centre du lac à pied, quelque peu torturé par les cailloux. C'est là que j'entends une dame me dire que la baignade est interdite et qu'au même moment, j'entends un responsable de la protection des lieux au loin me crier "Oh, on ne se baigne pas ici". Ah ben mince, on avait lu que c'était possible sur internet et rien n'indique que c'est prohibé sur place. Bon bah, il y en a une autre qui m'appelle et je l'aime moins celle-là; elle s'appelle frustration. Haha!

Tam en profite pour se coucher un coup sur un grand caillou pendant que je me laisse aller à mes pensées. Ce lieu est tellement magnifique qu'il n'est point difficile d'y patienter. Il est possible de continuer la randonnée jusqu'au lac de Capitello mais on ne va pas non plus trop abuser, d'autant qu'il est déjà bientôt 15h. On cherche pendant des minutes où se situe le sentier pour atteindre la deuxième étendue d'eau et finalement on le trouve, pas tout à fait là où on l'imaginait. Ouais, ça a l'air coriace encore comme grimpette. Ca nous convainc définitivement de redescendre. Et là, on fait le choix évident d'emprunter l'autre chemin. Bien nous en prend. Tam n'a même pas eu si peur alors que son aversion pour le vide est intense, c'est dire. Elle emprunte les échelles facilement mais ce n'est pas le cas pour tout le monde. Certains deviennent blancs à l'idée de devoir affronter ces passages, d'autres blaguent pour cacher leur nervosité, leur stress. Tam m'impressionne et je suis tellement fier d'elle. Une famille nous amuse pendant la descente, surtout leur petit garçon. Clairement pas apeurés, les parents laissent leurs rejetons se débrouiller sans trop les guider. Ca les rend débrouillards et Tam voit oh combien j'admire cet enseignement. Car oui, le laisser faire est un enseignement inculquant la prise de confiance. Par contre, le plus petit était presque un peu trop fou-fou et à un moment sa mère m'a hurlé dans les oreilles , prise de panique par les risques inconsidérés de son enfant. Mais le mieux a été lorsque Tam s'est exclamée "Bon, je vais descendre sur le cul" et qu'il a dit haut et fort "Cul, c'est un vilain mot"! Fou rire général!

Après s'être offert une petite canette de soda pas assez fraîche à mon goût, auprès d'un berger, on a poursuivi notre descente, plus simple désormais, ne cessant d'admirer le paysage environnant.