Prochaine étape, la forêt d’Aïtone ou les gorges de Spelunca, tout dépend de la route qu’on prend. On réfléchit un petit moment car passer par Porto ou Corte se vaut question timing. Mais il nous semble qu’on fera moins de kilomètres en sens inverse si on passe par le centre de l’île. Alors on vise Corte premièrement pour aller retirer des sous et faire des achats pour le soir. Et sachez que cela aura été notre meilleure décision du voyage tant la vallée menant à la forêt d’Aïtone depuis Corte est splendide, peut-être l’endroit qu’on a préféré de toute la Corse. Et en plus, presque personne n’y roule.

Une fois à Corte, on peine à retirer de l’argent. Le premier ATM, non loin du supermarché Casino, ne fonctionne pas. Tam en repère un autre pas loin sur Maps.me. On s’y rend mais le résultat est le même. Ici, la banque n’existe carrément plus. Bon, bah on se dit qu’on n’aura pas besoin de cash ce soir mais ça aurait été une assurance d’avoir quelques sous.

De Corte, on peut prendre 2 chemins pour rallier Aïtone. Un premier empruntant la route principale menant à Ponte Leccia, un deuxième imposant un passage par le cours Paoli au centre-ville et empruntant une plus petite route apparemment, la D18. J’opte pour ce dernier choix qui nous permet par ailleurs de retirer des sous. Le fait qu’on découvre une nouvelle voie détermine mon choix. Et encore une fois, on a eu fin nez. Cette route bifurquant à gauche à la sortie nord de la ville menant à Castirla est une vraie merveille. On y découvre un décor changeant, ce qui n’est pas pour nous déplaire évidemment. Des collines se détachent des montagnes et deviennent jaunes rouges. C'est un parfait endroit pour parfaire notre dégustation de brie. On en avait une de ces envies. C'est bien passé.

Après Castirla, on rejoint la D84, plus belle route de la région selon nous. On entre dans de profondes gorges rocailleuses. La cadence se ralentit et ce sera le cas jusqu'à Lozzi. On se croit en Nouvelle-Zélande par endroits. Sensation plutôt agréable. :-) L'eau au fond est très belle encore une fois, mais difficile d'atteinte majoritairement car très en contrebas. Elle se rapproche de la route au fur et à mesure que l'on approche du lac de barrage de Calacuccia.

Il est dans les 17h quand on l'atteint, l'heure de gentiment s'arrêter, la forêt d'Aïtone étant encore loin. Ça nous semble propice pour un arrêt, d'autant plus que nous sommes en pleine admiration du paysage, très différent du reste de l'île. On se croirait en automne avec ces herbes aux couleurs chaudes mais il n'en est rien. 2 possibilités s'offrent à nous: le camping de Calacuccia au niveau du lac ou celui de Lozzi dans les hauteurs nord de celui-ci. Les critiques observées sur Park4Night mais également la situation nous séduisent plus du côté de Lozzi. On impose donc encore une petite grimpette au campervan. La vue s'élargit, plus on monte en altitude. Ca impose des arrêts. Arrivés au niveau du camping, on traverse la grille face à nous surplombée de grandes lettres "CAMPING" nous confirmant bien qu'on ne s'est pas trompés de route. Et bien sachez que si la route, on l'a bien suivie jusque là, on a passé la mauvaise porte. En fait, on a découvert quelques minutes plus tard qu'il y a 2 campings accolés et que celui qu'on avait checké online n'est pas celui où on se trouve. Pas grave, on aime beaucoup.

Une fois installés, au vent, car ça souffle un max, on part avec un pull, une fois n'est pas coutume, observer le point de vue sis au campement. On en prend plein les yeux, c'est beau à 360 degrés. On repère même le plus haut sommet de Corse, atteignable en 3 heures selon Maps.me. Mouais, il en faut peut-être plus car l'application nous voit souvent plus rapides que nous ne sommes. On envisage de marcher un petit coup un peu plus haut, mais alors qu'on se dirige vers la route à emprunter, on aperçoit une vache, attentiste. On souhaite la laisser passer, mais elle ne débarque pas, on se rapproche et on la voit peut-être aussi inquiète que nous. D'autres vaches débarquent et elle finit par les suivre. On se dit alors qu'il est plus prudent de ne pas les contrer. On retourne donc vers le van et on se prépare à manger, non sans difficulté. Notre gazinière souffre du vent et on finit par griller la viande dans le van, nos petits culs posés devant pour faciliter la cuisson. Et c'est aussi à l'intérieur qu'on profite du repas car ça pèle gentiment dehors. On ne pensait pas utiliser nos trainings, ben on a bien fait de les prendre finalement. Mon frère a pensé à tout. Une table à bascule et rallonge devant nous, les matelas sous nos fesses, on se goinfre tout heureux, en mode beuillou des voisins. Les plexiglas teintés nous permettent de voir sans être vus. C'est ainsi qu'on rigole à observer un type peiner à accrocher sa lessive à une corde. Ce dernier part ensuite pour aller manger avec sa compagne au resto du camping, bien habillés mais sans plus. Elle est tout de même en short. Mais on les voit vite revenir et mettre des habits plus chauds. On comprend qu'ils n'ont pas trouvé de place à l'intérieur. On se fait nos petites histoires, que voulez-vous?! Haha! Mais on avait vu juste. Lorsqu'on part prendre notre douche, on les voit effectivement en terrasse, un peu frigorifiés. Merci frangin pour tes installations confortables! ;-)

Ca sent la bonne nuit. Tam remet le pantalon de pyjama et se couvre autant que possible avec la couverture. Moi, le calbute me suffit mais il est clair que la portière restera fermée durant toute la nuit. Un petit épisode de Dark et nos yeux se ferment. A demain ma belle!

On se réveille assez tôt, la pluie tabassant la carlingue. Ah, il fait encore meilleur enfermés dans notre cocon ainsi. Seul hic, mon urgente envie de pisser. Je sors et file me vider non loin contre un sapin. Pas le courage d'aller plus loin!

Quelques heures plus tard, le beau temps refait son apparition, sans presque plus de vent, il fait vraiment bon. Ca a eu le

mérite de rafraîchir l'atmosphère tout ça. On profite donc d'un petit-déj "en terrasse", tout bien reposés par la merveilleuse et reposante nuit au frais. On observe cette fois-ci des gamins s'amuser à récupérer d'énormes pives. L'un d'entre eux nous aura fait particulièrement rire. Il ne parvenait pas à en prendre 3 à la fois mais insistait. C'est finalement son grand frère qui est venu l'aider. Et leur père était obligé de les observer, un peu saoulé haha!

Avant de quitter cette belle région, on file s'acheter du pain au village de Calacuccia, je me rapproche un coup du lac pour prendre des photos puis on reprend la route. Celle-ci nous propose un décor différent désormais. Il n'est plus question de gorges mais d'une forêt peu dense et recouverte d'un tapis herbeux jaunâtre. Des cochons sauvages s'y promènent en nombre. On est très amusés par cette grosse bébête qu'on a plus l'habitude de rencontrer à la basse-cour. La majorité a le poil noir, mais certains sont couverts d'un poil beige. Plus on avance et plus les pins se resserrent. Mais ça reste toujours très beau. Vraiment, cette route D84, si vous avez l'occasion de l'emprunter, allez-y!

On remarque qu'on est poursuivis à un moment. Mais serait-ce un drone? Haha, on a tenté l'expérience du suivi en forêt. Ca l'a bien fait. Par contre, tellement excité par cet essai, j'en ai oublié de fermer la portière latérale, ce que m'indique Tam lors d'un virage, elle qui observe la vidéo en live. Haha, ce n'est pas très grave, on roule à 30km/h max et tout est bien accroché à l'arrière.