On quitte Eilat et on pénètre dans les montagnes environnantes. On avait lu qu'elles étaient belles et c'est peu dire. Elles sont de toutes les couleurs et y rouler est un vrai plaisir même si la météo est des plus mauvaises (grosse roille). Assez rapidement, la route longe la frontière égyptienne. C'est facile à remarquer, il y a une barrière de barbelés séparant les deux pays. On sent que ce n'est pas l'amour entre les deux voisins.

Au bout d'une trentaine de minutes, on repère le panneau indiquant le Red Canyon. On quitte alors la route principale et on demande à une marcheuse si c'est dangereux de s'y rendre par ce temps et si ça vaut le coup. Elle n'y va pas par quatre chemins: il faut absolument aller visiter ce trésor naturel! OK, Tam, même si tu n'es pas au top, il va falloir y aller. Et ces paroles la requinquent. On file donc en voiture jusqu'au début du sentier.

On commence notre marche entre des murs de pierres jaunes. Puis on continue notre chemin dans ce qui ressemble au lit d'une rivière asséchée qui nous mène tout droit au Red Canyon. Et là, les yeux s'écarquillent. Il est impossible de ne pas être excité et amusé par une promenade entre ces murs rouges resserrés. C'est assez dingue de déambuler par ici. On a déjà eu l'occasion de voir bien des environnements mais ça, c'était encore inconnu pour nous et on apprécie à sa juste valeur d'y pénétrer. Il faut descendre 2-3 échelles et s'accrocher à la paroi par endroits. Il ne faut pas être escaladeur mais il faut être mobile pour pouvoir se déplacer dans ce canyon. On a vu par exemple des gens abandonner leur poussette pour continuer le chemin sans cet encombrement. C'est possible car le chemin est un aller-retour, si ce n'est la partie canyon à proprement parler qui peut s'effectuer en son sein ou au dessus. C'est d'ailleurs par là qu'on est revenus et c'était chouette de voir la formation d'en haut. En revanche, j'ai été épaté par Tam qui a su vaincre son vertige de manière assez impressionnante car pour monter à "l'étage supérieur", ce n'est pas une mince affaire si tu as peur du vide. Il faut s'accrocher à la paroi et progresser par des passages étroits. Ca implique le non-droit à l'erreur. Bien joué ma belle!

De retour à la place de parc, on embarque un couple d'allemands qui doit chopper le bus pour Eilat, il passe dans 15 minutes à l'intersection avec la route principale. On n'hésite pas une seconde à les prendre et on se reconnait en eux avec notre expérience à Skazka Canyon au Kirghizistan où on avait, nous-mêmes, fait du stop pour rejoindre la route principale depuis l'attraction minérale. Ils nous racontent leurs vacances: 1 semaine à Eilat! Tain, ça ne fait pas envie quand même! Quel gâchis de se cantonner si bas dans ce pays qui recèle de bien belles surprises. On les lâche après 5 minutes puis on continue notre remontée du pays.