Me voilà arrivé au lac de Bohinj. Mais qu'est-ce que c'est beau! Je ne m'en lasserai jamais de cette vue. J'arrive au camping et constate de suite qu'il fourmille de monde. Je vais à la réception et on m'indique après attente qu'il ne reste qu'une place pour la tente. Je me dis "ouf" mais je me serais quand même installé sinon, rien à foutre, je ne voulais pas aller chercher un autre endroit non plus et j'avais besoin d'une douche après le rafting. Je discute avec les filles qui y bossent et elles me confirment que mon tracé se fait bien en 2 jours et me conseillent une cabane pour le lendemain à laquelle elle me réserve une nuit. Elles me rassurent aussi sur le début de la rando qui me paraît assez périlleuse. Il ne faut aucun matériel spécial, juste ne pas avoir peur du vide. OK, ça devrait aller alors.

Je vais monter ma tente dans la forêt (camping particulier) puis prendre quelques photos. Ensuite, je vais au restau du camping mais toutes les tables sont prises. Un anglais se trouve emprunté comme moi et demande s'il peut s'assoir à la table d'autres personnes. Elles acceptent. Je décide donc de demander également et m'assois en face de lui. Comme ça, je ne mangerai pas seul. Je profite de bonnes grillades et d'une bonne discu avant d'aller me coucher. Demain, ça va être long, il me faut aller me reposer.

Réveil aux aurores le lendemain. A 6h, j'émerge gentiment. Direction la douche car ce soir, je n'en aurai sûrement pas. Puis je défais la tente et m'engage sur la route à 7h30. Auparavant, je paye à la rallonge ma nuit au camping via la boite aux lettres (la réception n'ouvre qu'à 8h). Je remarque de suite que la journée sera belle, mais aussi fatigante. Il faut savoir que je veux traverser le parc national et que donc je porte mon gros backpacker rempli à rabord avec l'eau et la bouffe pour l'expé. Le tout doit faire à peu de chose près 23 kg. Je transpire vite et me demande toujours comment je vais grimper jusqu'au lac Črno. J'ai une falaise face à moi, je ne sais pas où il y a un sentier! Il y a un autre chemin possible mais il prend 2 fois plus de temps alors ça me saoule un peu.

Vers la chute Savica, lorsqu'il faut bifurquer pour le lac Črno, je me vois rassuré de découvrir que je ne suis pas le seul à tenter l'ascension de ce côté. Je m'arme donc de 2 bâtons largement nécessaire puis débute la grimpe. Et nom de bleu, ce n'est pas du gâteau ce chemin. Au début, le dénivelé est important. Mais une fois que l'on atteint la falaise, le sentier se transforme presque en mur de grimpe. Ca en devient réellement dangereux si l'on ne fait pas attention. Et avec un sac si lourd et imposant sur le dos, je peux vous assurer que je ne faisais pas le malin! La moindre erreur est fatale! Mais bon, c'est largement faisable quand même, mais très harassant. Mon dos ne souffre pas tant du poids, tellement je dois me concentrer. J'ai l'impression de ne jamais arriver au bout, c'est terrible! Je n'ai jamais réalisé de telles ascensions dans ma vie, j'en chie! Une fois que j'atteins le plat, je suis d'une part soulagé pour la fatigue mais surtout rassuré car je ne risque plus ma vie à chaque pas!