Ah Washington, ville toute en démesure. Non pas comme New York, loin de là. Ici, ce sont les bâtiments historiques, les installations de pouvoir qui pullulent, capitale oblige. On ne sait que trop peu par où commencer notre visite! Pour ma part, vu mon heure d'arrivée (16h) et la météo menaçante et mon ventre criant famine, je vise tout d'abord mon cher magasin préféré, Whole Food Market, pour me manger une barquette de salade et autres gourmandises. Installé sur la terrasse, c'est là que le ciel desserre les vannes et décide de m'arroser. Heureusement pour moi, j'arrive à m'abriter sous un parasol. Mais ça souffle, je mangerai dans un périmètre des plus resserrés. La suite du programme, et bien je la passe en la compagnie de deux voisins de chambrée, un Australien (frustré d'avoir manqué le coche avec une hollandaise haha) et un Colombien. Fait toujours bon discuter avec l'étranger et apprendre nos différences. On aura bien discuté 3 heures avant que nos yeux gentiment se closent.

Le lendemain, plus au taquet qu'à Philadelphie, je pars à l'assaut de la ville. Je flaire tout d'abord quelque chose d'étrange, serait-ce de la stupidité? Ah oui, c'est bien cela, la Maison Blanche se trouve face à moi! Je me replonge directement dans l'air Obama plutôt que dans la triste actuelle, ça donne plus de reluisance à ce bâtiment qui, il faut bien l'avouer, en jette. Javier demande de l'aide à de charmant touristes du Minnesota pour être pris en photo. Le monde est là mais vu que j'arrive relativement tôt, ce n'est pas encore trop la cohue. Des manifestants s'installent gentiment. Ca va de la militante évangéliste aux Ouïghours requérant l'aide de Trump dans leur bataille d'indépendance du Turkestan Oriental.

Je poursuis ma route jusqu'à un autre des monuments emblématiques de Washington, son obélisque. Construite en 1885 en l'honneur de George Washington, elle mesure près de 170 mètres et étaient à l'époque le plus haut bâtiment du monde. On ne peut désormais plus y monter à son sommet, un tremblement de terre l'ayant fragilisée.

Cela me mène tout droit au musée de l'histoire américaine. Autant vous dire de suite qu'on pourrait y passer une journée tant c'est fourni et intéressant. On en apprend évidemment beaucoup sur la naissance du pays, sur ses guerres, mais également sur des éléments plus culturels tels que le réseau routier ou encore l'évolution culinaire. Je conseille vivement de le visiter, c'est même gratuit comme nombreux musées dans la capitale.

Environ 4 heures après avoir quitté la fournaise, je la retrouve pour mener le bout de mon nez tout droit vers quelques mémoriaux. Tout d'abord, celui de Jefferson, 3ème président des Etats-Unis. Un peu en retrait par rapport aux autres, il se situe au bord du bassin Tidal. Sa statue se trouve sous un dôme où il fait bon s'abriter quelques instants. Je poursuis ensuite jusqu'à celui de Roosevelt, 32ème président. En chemin, je tombe sur 2 personnes jouant au baseball, intrigué, je vais discuter avec eux. Ils me racontent ne pas jouer au baseball mais au softball. C'est quasi la même chose mais la balle est plus grosse. Ouais, celui qui a copié l'autre sport ne s'est au moins pas trop foulé... Je poursuis jusqu'au mémorial de Martin Lüther King, qu'on ne présente pas évidemment. Figure de proue de la cause des noirs, il a prononcé son célèbre discours "I have a dream" sur les marches du mémorial Lincoln, non loin de là. On n'a pas oublié non plus les soldats ayant combattu en Corée. Des statues les représentant sur le champs de guerre les symbolisent. C'est le plus beau mémorial j'ai trouvé, après l'évidemment célèbre du "barbu".

18h30, je me dirige vers la Virginie (Washington DC, c'est très petit) et le cimetière d'Arlington. Ca fait un bout de chemin et hélas pour moi, je ne me suis pas renseigné et ça ferme à 19h. Ca a de quoi scier les jambes... Heureusement, j'aurai pu apprécier les périlleux atterrissages des avions qui longent la Potomac avant de bifurquer nettement à droite pour atteindre le tarmac de Ronald Reagan.

Je m'arrête une bonne heure à l'impressionnant mémorial de Lincoln, le plus connu de tous. On l'a vu tant de fois dans des films. C'est impressionnant de se retrouver là. Fait bon rester sur les escalier à observer le Mall et le soleil gentiment offrir ses dernières lueurs.

Sur le chemin de mon retour à l'hostel, je tombe sur de nombreux jeunes pratiquant un sport inconnu jusqu'ici. Ca ressemble une nouvelle fois à du baseball sauf que l'engagement se fait pas à coup de batte mais à coup de pied et la balle est grosse et molle. Je demande à l'un des participants ce que c'est. On appelle ça le kickball. Wikipedia me surprend en me disant que ce sport a déjà 100 ans! Fin transpirant et collant comme jamais, j'arrive à l'hostel, je me bois une canette de sprite (j'avais cliqué sur coca tcheu), je la bois d'une traite, je me douche et pionce directement, cette journée m'a tué...

Le jour d'après, je pars faire le tour du Capitole. C'est le pouvoir législatif qui y travaille. Le bâtiment est autrement plus grand que la Maison Blanche. Je crois presque faire un malaise en arrivant à ses abords tant le soleil est brûlant. J'ai en plus une diarrhée qui ne rend pas les choses faciles... Je me dirige du coup vite au frais au musée de l'air et de l'aéronautique. Encore un établissement gratuit, encore de multiples expositions qui prennent des plombes pour être visiter. On ne peut pas porter attention à tout, sinon on grille notre cerveau haha! Mais il faut dire que ce qui m'intéressait, c'est tout ce qui avait trait avec l'espace. C'était fort passionnant.

Ne trouvant ensuite pas le courage de marcher jusqu'au cimetière d'Arlington (après mon aller-retour inutile de hier), je vais prendre le métro. C'est un système différent qu'à New York. On est perdu au début mais ce n'est finalement pas si compliqué. Le cimetière regroupe les tombes des soldat US ayant combattu lors des guerres. C'est assez touchant. Ca rappelle une nouvelle fois des films toutes ses petites stèles blanches. Il manquait plus que les coups de fusil et la petite musique et on y était... Haha!

Le reste de la journée était normalement dévolue pour le quartier de Georgetown mais Washington fatigue. Je suis donc monté en ville me prendre une petite barquette chez Whole Food puis je suis rentré me pieuter.

Le jour du départ, je ne me lève pas trop tard. J'ai cru comprendre que ça prend du temps pour aller à l'aéroport. Je ne croyais pas si bien dire. Je suis allé à la station de métro la plus proche où la ligne menant à l'aéroport (silver line) passe et là, surprise, il est indiqué qu'on ne peut pas utiliser cette ligne... Sans plus d'infos... Un agent sur place m'indique devoir prendre la ligne orange et changer en cours de chemin à Ballston. Donc j'attends sur le métro 20 minutes (un peu beaucoup pour un métro non?), puis je check la sortie Ballston dans les tableaux informatifs dans le wagon et là ils ne donnent pas l'information qu'il y aurait une connexion à cette station. Ouais, c'est le gros bordel quoi! Je sors finalement où c'est noté la connexion. Là, les panneaux sur le quai ne présentent aucun train de la silver line mais que des de la ligne orange. Mais quelle merde! Finalement, je demande à 2 locaux si c'est normal? Ils me disent non mais que les infos vont surement arriver. Et elles arrivent, mais j'ai trouvé ça vraiment bizarre. Le bon métro est en fin de compte arrivé 10 min plus tard. De là, ça a pris encore environ 20 minutes pour arriver au terminus. Et de là, il faut encore prendre un bus durant 15 minutes. Presque un chemin de croix cette histoire! Et ce n'est que le début du chemin...

A l'aéroport, je fais connaissance avec une femme et son fils venant d'Annecy. Ils ne parlent pas anglais alors je les guide un peu. On va à la gate, je profite du duty free pour acheter 2 bouteilles de vin pour Zabi, le cousin de Tam chez qui on soupe ce soir. Car ouiiiiiii, ce soir, je retrouve ma 'tite chérie! Elle et sa famille débarquent à Montréal. Viens le temps d'embarquer. Je découvre alors un avion plutôt old school avec les hélices à l'ancienne. Un modèle d'avion plutôt inhabituel. On prend la route vers la piste de décollage et soudain, le pilote nous informe (de manière incompréhensive, ça grésille) qu'il fait trop chaud dans la cabine et qu'on ne peut pas partir. Ils essayent de rafraichir mais ça ne marche pas. On retourne donc à la gate et on doit quitter le véhicule. Il est vrai qu'il faisait chaud mais ce n'était pas non plus affreux. Bref, moi qui ai une connexion d'une heure seulement à Toronto, ça pue sérieusement pour la suite. Et je ne suis pas le seul dans le cas, on est bien une vingtaine à être dans l'embarras. L'agence indique qu'elle va nous donner des informations sous peu mais elles ne viennent pas. On doit donc les réclamer. C'est le bordel, personne ne sait ce qu'il va se passer. On nous confirme après une heure qu'on ne pourra rejoindre Montréal ce soir car le vol qu'on manque est le dernier de la journée. Super... J'essaye de m'arranger pour qu'ils me placent sur un autre vol mais ce n'est pas possible! Et le mieux, ils nous disent qu'il n'y a plus de places dans les hôtels à Toronto. On commence à se poser des questions sur le sérieux de la compagnie! Ils nous disent ensuite qu'on doit se trouver un hôtel par nous même et qu'ils nous rembourseront. On espère bien car il ne reste que des sacrés prix à proximité de l'aéroport! Finalement, 5 minutes après, ils nous disent qu'ils vont pousser les recherches et qu'on ne doit pas réserver! Bon faut savoir les gars! Ils finissent par nous indiquer qu'on partira dans un autre avion à 18h (on devait partir à 14h50 normalement), qu'ils nous ont trouvé des chambres et que notre vol pour Montréal partira à 7h10 le lendemain. OK, là au moins c'est clair. Tout ça m'aura permis de sympathiser avec d'autres personnes dans la même situation que moi, restons positif! :-)