2ème étape d'acclimatation avant la Laguna 69, le glacier Pastoruri nous propose un exercice différent du jour précédent. Au lac Wilcacocha, c'était une grimpe assez abrupte par endroit à relativement faible altitude, là c'est montée relativement faible (mais ce n'est pas du plat, comme le disent les agences) à haute altitude. En effet, on aura grimpé jusqu'à 5200 mètres!
On part le matin en compagnie d'un groupe d'une vingtaine de Péruviens et Allemands. Le voyage est assez long, cela prend approximativement 2 heures pour rejoindre le camp de base du glacier. En chemin, on effectue quelques arrêts. D'abord pour boire du thé de coca pour réduire au maximum les maux de montagnes. Ensuite, une fois dans le parc national de Huascaran (plus haut sommet du pays et 2ème du continent), on s'arrête par 2 fois pour observer des phénomènes surprenant. Le 1er, ce sont des montées de gaz acides, le 2ème, c'est la découverte d'une des plantes les plus particulières au monde. La Puya Raimondii peut vivre jusqu'à 100 ans et ne fleurit qu'une fois dans sa vie. En période de floraison, elle peut aller jusqu'à 13 mètres de hauteur!
Une fois arrivé au camp de base, on se lance à la quête du glacier. 45 minutes de marche: du pipi de chat en temps normal. Mais à cette altitude, rien n'est facile, l'oxygène manque cruellement. On débute tout tranquillement, comme nous l'avait recommandé Hector le jour précédent. Tout le monde part à vive allure, dont un allemand en courant. Taré! On l'aura retrouvé tout blanc, bien malade, c'était sûr. Notre guide du jour est moins pédagogue que notre précédent, il nous pousse à avancer plus vite. On lui explique bien que ce n'est pas la bonne méthode pour se déplacer à une telle altitude, il finit donc par nous laisser tranquille. Mais sur ce coup là, il a tout perdu son pourboire! Après 42 minutes de marche (contre 45 selon les estimations, on a donc marché correctement et non pas trop lentement), on arrive devant cette merveille de la nature. Ce glacier est certainement le plus beau qu'on ait eu l'occasion de voir jusqu'ici. C'est principalement du au fait que nous pouvons nous en approcher de très près et qu'on peut même le toucher par endroit. La tête tape (surtout la mienne), on boit tout le temps, on mâche des feuilles de coca au point de s'étouffer! Yark, ce n'est pas vraiment bon mais ça aide. On arrive donc à profiter bien de l'endroit. Il faut, ce n'est pas tous les jours que l'on se retrouve si proche d'un géant de glace.
Après une trentaine de minute à 5200 mètres, on redescend vers le camp de base puis on reprend la route du retour. La tête continue de taper, c'est sans doute du à la fatigue se dit-on. Mais en fait, c'était surtout du au fait qu'on n'avait pas assez mangé. Les feuilles de coca et l'altitude coupent l'appétit, mais on aurait du se forcer à manger nos sandwichs. En plus, c'était des au cervelas, c'est pas l'envie qui manquait donc. Mais bon, on en apprend toujours plus dans l'adversité que dans la facilité, c'est bon à savoir pour le future.
Le mini-van s'arrête dans un restaurant (histoire de gagner quelques soles de plus de la part du restau). On n'y mange rien, on attend simplement dehors en compagnie de 2 Péruviens. L'un d'eux montre de l'intérêt pour notre lieu d'origine. On lui dit qu'on vient de Suisse. Il ne connaît pas du tout. Cela ne l'empêche pas de nous interroger tout de suite sur les modalités pour y venir y habiter. On lui fait bien comprendre que vu la situation dramatique en Syrie et les nouvelles législations, ce n'est pas du "tout cuit" de s'expatrier en Suisse. Désolé amigo!
Bref, c'était une très belle journée qui s'est terminée avec 1 des 2 meilleures pizzas qu'on ait dégustées durant le tour, mmmh cette pâte, c'était le bonheur. Ca nous a remis d'aplomb. Il nous fallait donc bien manger afin de ne plus souffrir de notre crâne.