Nous voilà embarqués dans une des plus merveilleuses aventures de notre tour du monde. On voulait absolument vivre une journée en compagnie des Uros sur une île flottante, on a donc saisi l'occasion qui nous était présenté.
Un des habitants du lieu est venu nous chercher sur la berge, une famille de New-Yorkais et nous. Le parcours sur l'eau était magique, à travers d'étroits passages dans les roseaux. On se demandait comment il pouvait retrouver son chemin dans ce dédale de plante aquatique. Après 30 minutes, on aperçoit au loin notre nouvel habitat, le temps d'une journée. Ca a l'air magnifique! Et ça l'était. Adaptée au tourisme, cette île regroupait une dizaine de cabanes. Accueilli par une des habitantes de celle-ci, on se sent tout de suite subjugué par la beauté de l'endroit. Ils ont créé un vrai petit paradis sur terre, le tout construit en totora. Maisonnettes, chaises longues, hamacs, parasols, petit pont pour traverser un petit étang, mirador pour observer les alentours, ce lieu est enchanteur.
Après avoir pris possession de notre cabane et s'être gentiment pris un coup de soleil en pleine poire sur la chaise longue, on s'en va récolter la pêche en compagnie des locaux sur leurs bateaux traditionnels. On découvre les poissons qui peuplent ces eaux. Ils sont tous très petits, il faut en récupérer beaucoup pour nourrir toute la famille. Une fois le filet de pêche vidé de la "poiscaille", on nous apprend comment on récupère les tiges de totora, si importantes à la survie des Uros. Ceux-ci ne vont pas sous l'eau couper les racines mais utilisent un long bois avec un couteau tranchant à son extrémité. Ils l'utilisent un peu telle une faux mais sous l'eau. Ca demande de la force pour briser toutes les racines d'un coup. Notre hôte nous raconte que l'on peut manger la racine de la totora, la partie blanche mais que celle-ci provoquerait chez nous un mal d'estomac du aux eaux non-potables du lac Titicaca. Eux sont habitués, ce n'est pas un problème mais pour nous, c'est une autre histoire.
De retour sur l'île, on passe à table puis on discute avec les autres touristes, à savoir la famille américaine, une famille d'Autrichiens et un père et sa fille portoricains. Ca discute voyage bien entendu. Plus tard, dans l'après-midi, 3 petites filles apparaissent. On s'en va donc jouer avec elle. Elles sont tellement choux dans leurs vêtements colorés. On arrache facilement des rires chez ces petites, toutes contentes d'avoir des nouveaux compagnons de jeu. Une nous rappelle ma filleule avec son regard curieux mais timide à la fois. Elle est tellement adorable avec ses pas non assurés. Par la suite, on s'habille comme les locaux pour une séance photos. Qu'est-ce que l'on a rit. C'était carnavalesque. La fin de la journée est consacrée à une explication de l'histoire du lac et des Uros puis tout le monde s'en va dans la cabane restaurant car la nuit tombe et qu'il commence à faire bien froid et noir (ils ont tout de même 2-3 lampes fonctionnant à l'énergie solaire). Après le souper, on file tous sous la couette pour se réchauffer. Les hôtes nous amènent des bouteilles d'eaux chaudes idéales pour maintenir à température ambiante notre corps. Les diverses grosses couches de couvertures ont bien aidé également.
Après avoir passé une des ma fois meilleures nuits au Pérou, dans un noir des plus complets (chose impossible dans ce pays), on se réveille en douceur sous le son des battements d'ailes des canards dans l'eau. On se retrouve tous au restaurant pour profiter du dernier repas ensemble avant d'empaqueter nos affaires et de dire au revoir aux hôtes et de les remercier chaleureusement. Les petites filles nous sautent dans les bras pour une dernière embrassade, on salue une dernière fois l'animal de compagnie de l'île, le flamant rose puis c'est la triste "déchirure" avec l'île Khantati.
Toute bonne chose a une fin malheureusement mais l'on se sent privilégié d'avoir pu partager un bout de vie avec les Uros.