En route (une somptueuse route encore une fois) vers Alishan, on traverse la commune de Fengchihu. Présente sur quelques blogs, elle m'attirait plus que Tam. Il est vrai qu'elle est réputée pour sa gare et tout ce qui tourne autour du train (c'est ici que désormais s'arrêtent les trains pour Alishan, en raison d'un éboulement plus haut) et il y a une vieille rue un peu à la Jiufen qui m'attirait.

En voyant la très belle forêt alentours et le nombre de véhicules stationnés, on s'est dit que ça pouvait valoir le stop. On a donc abandonné notre voiture une grande heure, le temps de découvrir la "old street" assez sympa et de casser la croûte. Au cours de cette échappée, on a pu découvrir la frénésie qui tourne autour du milieu ferroviaire. Il n'y a rien de fou à nos yeux mais bon, on observe d'un oeil amusé ces gens prenant les rails en photo sous tous les angles. On est par ailleurs presque obligés d'emprunter les rails pour rejoindre le centre d'intérêt de Fengchihu, la route imposant un détour et surtout, un escalier descendant du parking vers le village nous mène purement et simplement sur les rails.

On croise un ou deux "farangs", la destination n'est pas la plus populaire non plus de Taïwan. Dans la vielle rue, on découvre des vendeurs d'oeufs. Moi qui avais le désir de déguster ce plat particulier apprécié des gens de la région: l'oeuf de cent ans, à diverses reprises, j'avais cru en voir, mais c'étaient des oeufs cuits dans le thé. Ici, j'en vois enfin et ils présentent une légère fermentation. La vendeuse m'en propose en dégustation. Pendant que Tam se demande comment je fais pour avaler un tel truc, je m'amuse à tritouiller la matière. Le blanc ressemble désormais à de la gelée de ménage et le jaune a quelque peu noirci. Ni une ni deux, je mets tout en bouche sans réfléchir et cherche tout d'abord à ne pas vomir puis malgré tout à identifier les caractéristiques gustatives du produit. Honnêtement, ça n'a rien d'affreux. Ça a un fort goût de souffre mais sinon ça va, c'est mangeable. Bon, ça n'a rien de bien kiffant non plus, mais c'est une expérience et c'est ça aussi le voyage.Les baos qu'on s'avale en terrasse ensuite ne me font pas vraiment de mal. Ca me passe ce goût persistant de souffre. Et en plus, ils sont succulents. Ca va nous manquer ces petites ravioles!

La brume ne se lève pas, on ne voit pas le ciel. Les environs sont connus pour cette météo. Si ça procure une atmosphère mystique, ça glace aussi un peu nos petits corps! On ne traîne donc pas trop à l'extérieur et on repart vers la voiture en faisant un léger tour via d'autres rues menant à des chemins de pontons dans la forêt. On en emprunte un petit qui est très agréable mais sachez qu'il y en a tout autour du village qui paraissent vraiment cools. On ne prend pas le temps de les parcourir, Alishan nous attend.