La route est longue direction Nonza. Notre vue ne nous a pas joué de tours, la côte ouest du Cap Corse est effectivement très déchirée. Certains passages provoquent même des fourmis dans les jambes de Tam tant la route est vertigineuse, en bord de falaise. Moi, je prends mon pied par contre. La fatigue nous atteint tout de même, c’est qu’on n’a pas eu la nuit du siècle non plus sur le bateau. On repère, depuis la route, ce qui ressemble à un camping vers une plage en contrebas. On décide d’aller voir à quoi ça ressemble. On est rapidement séduits par les lieux et son prix. 7 euros la nuit ! Et ben, ça passe ! :-) Bon, à ce prix-là, on n’a pas accès à l’eau. Qu’à cela ne tienne, il est possible d’acheter pour 3 euros des jetons de douche. Ca nous va fort bien. On dépose donc notre van à un emplacement recommandé par un mec. C’est vrai que l’ombre y est bien présente le matin. Puis on va acheter deux jetons au restau du p’tit bled plus haut. N’ayant pas de masques avec nous, on tente de se faire entendre depuis le pas de la porte, sans succès. Des habitués en terrasse nous observent faire chou-blanc et décident de « réveiller » le boss. Ils nous disent qu’on peut entrer sans masques. « Ici, on fait ce qu’on veut » nous rétorquent-ils ! Ah ces fiers Corses, ce n’est pas qu’une légende ! Bref, une fois nos jetons récupérés, on file à la douche, une sorte de cabane à battants à la far-west. C’est rudimentaire mais un rien nous satisfait après cette bouillante journée ! J’ouvre les débats et me sens trahi par le système lorsque, à peine 30 secondes après l’avoir allumée, la douche s’éteint déjà ! Je n'ai pu que me mouiller une partie du corps oh ! Je découvre après coup avoir droit à 4 sections d’eau, pratique pour se savonner sans gâcher d’eau. Au final, on parvient à bien se nettoyer. Une véritable renaissance !

On achète encore, à un petit shop, de la menthe (pour des Moscow mules) et de l’eau pour laver notre vaisselle. On se prépare des bonnes pâtes, facile comme premier repas. On se remémore nos jolis trips en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande en campervan. L’aventure, elle est là, devant nous, à nouveau.

Une fois nos lits installés (on n’avait pas encore trouvé nos marques, on a quelque peu balbutié nos gestes ce soir-là), on s’est couché et plutôt vite endormi, surtout Tam. Moi, la chaleur m’a quelque peu dérangé. J’ai transpiré 1 ou 2 litres avant de pouvoir définitivement me relâcher. On a laissé la portière latérale ouverte pour nous soulager mais une bête nous a réveillés durant la nuit. J’ai compris que notre poubelle à l’extérieur était attaquée. Il est vrai que les saucisses à l’intérieur ont dû en attirer plus d’un… On a retrouvé le cornet vidé en plusieurs endroits au réveil. Bref, j’ai pensé qu’il était plus raisonnable de fermer la portière pour le reste de la nuit car la bouffe squatte un tiroir entier du van. 

Le lendemain, plus frais que 24h auparavant, on s’offre un petit-déj sur notre petite table pliante puis on file voir la plage à 2 pas de là. Elle est jolie mais le sable n’y a pas sa place. Ici, ce sont les minis galets gris qui font la loi ! On retourne ensuite à la caisse, on range tout puis on reprend la route, direction la désirée Nonza.