La route menant à ce lieu insolite est impressionnante. On traverse de larges pans de désert dédiés à l'armée israélienne. En gros, il est interdit de quitter la route principale sur des dizaines de km. Puis, gentiment, des montagnes et falaises inattendues s'offrent à nous. Nos yeux sont gentiment ébahis quand on s'approche du but. On découvre des falaises des plus impressionnantes et soudainement, on se retrouve au sein du fameux cirque d'érosion karstique, au sein du "cratère" de Ramon. La formation rocheuse, imposante au possible, devant nous est selon les termes locaux un makhtesh. Les mots, c'est quelque chose, mais le concret, le paysage, c'est autre chose. Même la pluie ne gâche pas notre plaisir de découvrir un tel environnement, exclusif pour les baroudeurs que nous sommes.

Au bout d'une route grimpant les plus ou moins 450 mètres de dénivelés se situe la ville de Mitzpe Ramon, véritable trou perdu au milieu de nulle part! Ça nous rappelle vite fait Coober Pedy en Australie, essentiellement pour sa situation géographique désertique loin de tout. On se dirige immédiatement vers notre logement, un peu plus luxueux que le soir précédent. Ca fera du bien pour la fragile santé actuelle de Tam, mais également pour moi, toujours content de dormir dans un bon pieu! :-) Mais on peine à trouver l'adresse exacte. On atteint un quartier nouveau, un peu hors de la ville, qui nous rappelle le quartier sous le Mexique à Delémont. De belles demeures en colline s'y dressent. Ah, ça fait du bien aux yeux. Mais, on finit par toquer à la moins belle d'entre elles. Snif, shit, on se serait pris à rêver... On reste néanmoins sans réponse et Tam finit par appeler la propriétaire. Elle nous indique qu'on n'est pas au bon endroit. Cool. On finit par refaire le tour entier du quartier alors qu'il nous aurait fallu retourner 100 mètres en arrière pour arriver à bon port. La maison a une allure moderne et l'accueil est chaleureux, ce qui n'est pas de refus dans cet univers glaçant. Rappelons que les nuits sont froides dans les déserts, mais en plein hiver, elles sont frigorifiées. Le vent nous transperce et on jouit une fois à l'intérieur. Un beau petit appart avec chauffage et stores ne laissant pénétrer aucune lumière nous attend, on n'aurait pu rêver mieux. On aurait pu dormir dans des campements plus aventureux mais ce n'était pas cohérent avec l'état de Tam, donc on reviendra... Haha, non, on a aimé mais on a tant d'envies qu'Israël ne devrait plus être au programme, en tout cas pas de si tôt. Ouais, Israël, ce n'est pas la Slovénie. :-)

Après un souper assez moyen mais une nuit ressourçant, on part à la découverte de cette ville originale. Construite dans les années 50 pour des raisons minières, mais également pour offrir un gîte aux constructeurs de la route 40 (la première reliant le pays à Eilat, la ville du sud), Mitzpe Ramon a longtemps souffert de son éloignement de tout. Elle a même failli être abandonnée, mais des habitants n'avaient pas d'autre refuge et elle s'est donc maintenue. Ce n'est qu'au début des années 90 que l'on a commencé à réfléchir à son potentiel touristique via un visionnaire anglais souhaitant construire un 5 étoiles en haut du cratère. Son projet a mis beaucoup de temps pour être accepté mais finalement, il est parvenu à ses fins. Et désormais, la ville sourit à nouveau. Logique après tout, c'est tellement magnifique qu'on ne peut qu'y attirer les amoureux de la nature.

On commence par la colline du chameau. On y profite d'une vue spectaculaire, notre première, réellement, sur l'ensemble du cratère, long de 40 km. On est accompagnés d'une femme poussant la chansonnette avec sa guitare. On est vite séduits par sa douce voix. On continue notre chemin le long de la ville côté falaise. On se rend jusqu'au 5 étoiles (pas si top que ça vu de l'extérieur) puis on fait demi- tour, en n'oubliant évidemment pas de profiter de l'endroit.

Avant de quitter la ville, on se rend au marché pour manger un bout. Une fois de plus, on se retrouve derrière une dame taillant une bavette XXL avec la caissière. On se montre patients mais un peu subjugués par ce "no stress" vis-à-vis de la clientèle qui attend. C'est finalement un gérant qui finit par lui dire de stopper sa discussion pour continuer à s'occuper des autres clients. Merci monsieur! Haha! Je m'achète un shawarma juste à côté et on se pose sur un banc pour grignoter avant de partir. On tourne un instant dans le quartier des épices, anciens hangars aménagés en restaurants, hôtels, petites échoppes ou ateliers afin de s'en faire une idée puis ciao!