Destination de rêve, oh ça oui!
Depuis notre tendre enfance, on entend parlé de cette île mystique où l'on trouve ces drôles de statues géantes. L'envie a toujours été grande de s'y rendre. Notre tour du monde, c'était donc obligatoire qu'il passe par là. Ca nous a fait faire des kms en plus, mais ce n'est pas grave, il n'y avait pas moyen qu'on manque cela. Cela aurait été plus pratique de s'y rendre directement depuis la Nouvelle-Zélande mais il n'y a aucune relation entre les 2, du coup on était obligé de passer par Santiago.
On a été tout de suite mis dans le bain, dans l'ambiance polynésienne grâce à l'accueil floral reçu à l'aéroport. Notre hôte nous attendait en effet avec un beau collier. Une fois les valises déposées dans la chambre, l'envie était de voir déjà un peu à quoi ressemble l'unique village de l'île, Hanga Roa. Après une petite balade le long de la mer et une chorillana (frites avec de la viande dessus et de la sauce), on s'est rendu dans un bar afin de voir le match d'ouverture de la Copa America de football. Le Chili affrontait l'Equateur, score final: 2-0 pour la "Roja". Cette compétition, cela aura été toute une histoire pour nous. C'était inattendu, on l'a appris peu avant d'arriver, le Chili organise le tournoi cette année. On s'est donc lancé de suite à la chasse aux billets mais notre chance s'est transformée en poisse. La compétition a commencé le jour où l'on quittait Santiago pour l'île et après notre séjour sur ici, on partait direct pour Lima. Bref, on a quand même regardé longuement pour acheter un billet sur les sites de revente, mais finalement, c'était très cher et il fallait changer notre vol pour le Pérou, c'était trop compliqué alors on a abandonné, ça sera pour une autre fois.
L'île a plus a offrir que les Moaïs. Après une bonne nuit de sommeil, on s'est lancé à l'ascension d'un volcan près du village. Alors attendez, ce n'est pas un beau volcan bien haut bien conique, la montée est relativement rapide mais la beauté du cratère vaut le détour. Et non loin de là se situe Orongo, un village en ruine où les locaux se rendaient pour décider qui serait leur chef chaque année. C'était de la pure folie pour y parvenir, il fallait être brave. Les concurrents devaient dévaler une falaise abrupte, nager jusqu'à un îlot pointue dans une mer très agitée, ramener un oeuf d'hirondelle sans le casser au point de départ en escaladant la falaise. La course pouvait durer plusieurs jours s'il n'y avait pas encore d'oeufs. Le vainqueur devenait chef de la tribu pour une année. Ceci était la cérémonie de l'"homme-oiseau", la croyance apparue juste après que celle des Moaïs ait cessé. Très impressionnant! On est redescendu avant de s'envoler car le vent soufflait très fort.
On en vient à parler de la météo. Elle s'annonçait merveilleuse 2 jours avant de quitter le continent, puis juste avant de partir, les prévisions se sont fortement dégradées. Pluie, pluie, pluie, pluie, pluie! Voilà le programme! Oh yeah! On a été accueilli sous le soleil mais la pluie a vite fait son apparition. Elle nous a lâchés par moment mais les nuages se sont constamment montrés menaçant. Au final, on aura choisi les bons jours pour marcher et faire le tour de l'île en voiture, les autres jours étant tempétueux. On a eu de la chance, enfin, disons plutôt qu'on a eu du flaire, c'est plus valorisant :-) .
Justement, le lendemain de la marche sur le volcan, c'était la grosse averse. On a réussi malgré tout à se rendre du côté de Tahai afin de découvrir enfin quelques (tant attendus) Moaïs, le tout en évitant la flotte. Ce n'est pas très loin du village, la marche ne prend pas long. On s'est donc laissé allé un peu plus loin, à la découverte de cette terre perdue. Falaises noires, herbe verte-jaunâtre, chevaux en liberté, montagnes bossues, tel est le décor de l'île.
Passons au grand jour, celui où l'on a visité l'île en voiture. Nous nous sommes levés tôt afin de profiter un max de ce que lieu magique a à nous offrir. La voiture louée, nous nous sommes lancés à la quête des Moaïs. Il semble y en avoir partout selon la carte, mais principalement le long de la côte, où se situaient les villages à l'époque. Il y en a certes beaucoup mais malheureusement, la majoritée se sont effondrés. Des tremblements de terre et des tsunamis ont eu raison d'eux. On les distingue encore bien, sauf que désormais ils sont en train de "brouter l'herbe"! Après quelques kilomètres, on s'est fait arrêter par des militantes originelles de l'île. On nous avait averti à notre arrivée à Hanga Roa que les parcs nationaux n'avaient plus d'entrée payante suite à une dispute entre le Chili et les locaux. Mais cependant, 2 de ces derniers ont refusé de nous laisser passer sans que l'on ait un guide ou un local avec nous. C'est nouveau ça! L'envie était forte de forcer le barrage (ce n'était qu'une corde tendue) mais on ne voulait pas partir en course poursuite donc on a du se résoudre à retourner au village. C'est qu'il n'y avait pas de réseau à cet endroit. De fins stratèges ceux-ci, ouais, de la mafia! Franc-fous (surtout moi), on est retourné en ville se plaindre auprès de la compagnie de location. Ils nous ont dit que c'était la 1ère fois qu'ils entendaient parler de ça, que normalement, ils laissent passer les touristes s'ils donnent leur identité. Bah sale coup, 1er jour où ça arrive apparemment, c'est pour notre tronche. Bref, vu que l'on voulait éviter les problèmes et malgré avoir appelé la police, on a embarqué un pseudo guide avec nous tout en obtenant un prix. Pas moyen de payer le prix fort pour ces c***. Bref, finalement, en sa compagnie, on aura beaucoup appris, il nous aura beaucoup informés sur les anciens cultes, les ruines et la vie sur l'île. L'un dans l'autre c'était bien, on a été content de bénéficier de ses informations, on a juste détesté comment on nous a forcés à faire appel à un guide. Cette journée là, on s'est bien entendu rendu auprès de toutes ces statues, toutes plus impressionnantes les unes que les autres. On ne s'en rend pas compte en photo, mais parfois elle culmine jusqu'à 20 mètres. Selon les dires du guide, il y a 3 explications pour leur déplacement. La première, la plus connue, c'est que les locaux ont coupé des troncs d'arbres et ont fait rouler les statues sur ceux-ci. La 2ème idée, là ça devient mystique, c'est que les Moaïs possédaient leur propre esprit et qu'ils pouvaient se déplacer seul. La 3ème, tout autant mystique, c'est que les esprits humains pouvaient les faire marcher. Mouais, un truc de fou quoiqu'il en soit, c'est vraiment inimaginable de les déplacer sur de si longues distances sur un terrain accidenté. On en a vu quelques-un abandonnés en chemin. Une fois tombé au sol, apparemment, on ne les relevait plus. Quelle frustration ça devait être sachant que leur sculpture prenait 2 à 3 ans à la carrière!
Plus loin, on est tombé sur une plage idyllique à Anakena, cocotiers, sable fin, dieu qu'il a fait bon se boire un bon jus de lime en cet endroit. On aura appris à notre guide à jouer au rami, lui en échange nous aura appris à jouer à la carioca. Ca aura été un bien chouette moment, on aura bien ri. On est ensuite rentré à Hanga Roa ramener notre nouveau poto avant de savourer un bon ceviche (sorte de tartare de poisson).
Le dernier jour aura été le moins intéressant et de loin. Le net sur l'île était catastrophique mais il nous fallait trouver un lieu où dormir à Lima, notre prochaine destination. On a galéré et c'est peu dire pour trouver un logement. Il y en avait plein mais vu notre arrivée tardive et la dangerosité de la ville, il nous a fallu sélectionner un lieu avec réception ouverte 24 heures sur 24 dans un quartier fiable et lequel pouvait nous proposer un chauffeur à l'aéroport. Avec ce wifi là, c'était quasiment mission impossible mais après 6h30 de bonheur (ou pas), on a enfin pu réserver quelque chose. Pfiou que cela a été difficile. Nos ventres criant famine, on s'est ensuite rendu en ville pour se manger une morce mais évidemment c'était pile-poil au moment où il s'est mis à roiller tout ce qu'il peut! Trop cool!
Bref, qu'est ce qu'on a pu adoré cet endroit! Ca nous a fortement rappelé notre voyage en Asie, là où il fait bon se promener dans les ruelles de petits villages, là où le calme règne et où la nourriture est fraiche et savoureuse. C'est sûr, l'île de Pâques sera un des coups de coeur de notre tour du monde.