Enfin nous voilà à Taïwan! On a mis près de 24 heures depuis notre départ d'Epalinges avant d'y poser les pieds. On passe la douane (on se croirait tellement à l'aéroport de Tokyo) puis on va chercher nos backpacks. Et là, oh surprise, un panneau d'affichage tourne au milieu des valises avec nos noms dessus! Il faut qu'on aille voir les bureaux d'Air China. Là, on nous informe que nos bagages n'ont pas suivi la cadence et qu'on ne les recevra pas avant 18h (il est environ midi). Embêtant car ça s'annonce chaud à l'extérieur et qu'on est en training! Pas le choix faut y aller sans. Ils nous les enverront à l'hôtel.

Dans le métro ultra moderne de Taïwan, on découvre un Taïwan assez industriel d'un côté, densément vert de l'autre. Ce dernier côté nous fait un de ces biens aux yeux. Depuis notre tour du monde il y a 4 ans, on n'a plus admiré de telles forêts!

Une fois la gare centrale rejointe, on va découvrir son hall principal en souvenir de Philippe Gougler et son émission "Des trains pas comme les autres". Puis on se dirige vers notre hôtel non loin de là. Le soleil tape fort donc on décide de s'acheter un short dans un petit stand d'habits. Pour près de 5 CHF, on trouve notre bonheur, une nécessité afin de profiter de notre aventure dans la capitale. Ensuite on atteint rapidement notre lieu de séjour. L'accueil est très cordial, on informe le réceptionniste du statut de nos bagages puis on va dormir un coup dans notre cage à poules. C'est pas cher, c'est centré, c'est propre, c'est au top! :-)

A 18h, on rouvre les yeux et quelle surprise de voir qu'il fait déjà nuit noire! Ca passe moins ça, les journées seront courtes ici! On sort et on voit des lumières partout, c'est de la folie pour nous les petits Suisses mais on adore, c'est tellement dépaysant et ça rappelle vraiment le Japon. On a faim et envie de découvrir un night market alors on se dirige en métro vers celui de Shilin. Il est très couru et on se perd volontiers dans ses nombreuses allées. On craque pour des dés de boeuf à tomber, une sorte de galette au lard et au basilic au top, des pleurotes de Panicaut (king oyster mushrooms) grillées succulentes, une brochette au poulet moins bonne et on découvre ce fruit qu'on n'a jamais trouvé le courage de déguster: le durian. Cette fois-ci, on relève le défi. Pour info, c'est un fruit qui est interdit en certains lieux du fait qu'il a une odeur nauséabonde. Nous ça nous met pourtant en appétit!!! Haha, non, ça pue vraiment, on ne comprend pas comment on peut avoir envie de manger ça, surtout en voyant la texture de sa chair. C'est mou, insaisissable, fondant (pas dans le bon sens du terme), inhabituel. Tam déguste la première. Elle ne témoigne pas un réel plaisir à en voir sa tête mais elle trouve que c'est encore correct. Pour ma part, je vomis presque en entrée de bouche puis le côté fruité apparait ensuite. La chair au centre est meilleure qu'à l'extérieur de cette "matière jaune", mais ça reste toutefois bien moyen au palais. On l'a fait, mais ça sera sans doute la dernière fois haha! Du coup, on se garde le tofu puant et le bubble tea pour un autre jour, on a déjà fait fort question goût chelou! :-)

Mis à part la bouffe, on trouve de nombreux stands d'habits, de bijoux ou des salons de massage ou de jeux de foire où il faut récupérer une peluche avec une pince articulée (on craque car c'est très trendy ici, mais bien sûr, on perd haha). C'est vivant mais les gens sont très respectueux, chacun attend son tour pour avancer, on ne se bouscule pas, c'est tellement cool comme ils se comportent. Tam craque pour une très belle bague puis on rentre en métro (à noter que dans chaque station, il y a des toilettes très propres, qu'il y a souvent une fontaine à eau pour boire et des prises pour charger les téléphones, c'est tellement bien. En revenant vers l'hôtel, on découvre le gigantisme du "Grand Hôtel" de Taipei. C'est assez impressionnant à voir. Son architecture chinoise ne colle pas avec sa taille et cela crée son originalité.

Le jour suivant, on reçoit enfin nos backpacks. Air China nous avait d'abord dit 18h, puis minuit puis finalement 17h le lendemain. On est devenus quelque peu impatients et on leur a mis la pression au téléphone. Résultat des courses, nos sacs sont arrivés une heure après! Ah, ça fait du bien de récupérer de nouveaux vêtements et nos joujoux électroniques. Par contre, sale coup, ils nous ont chipé notre batterie externe. Rah, c'est barbant car elle est très utile pour recharger tout notre matos en route.

Après avoir graillé une sorte de sandwich de crêpe au thon, on tombe sur un marché électronique. On y découvre des batterie externes. Hop, on s'en prend une avec l'aide d'un client parlant anglais et souhaitant à tout prix nous aider. C'est bien car les employés ne parlent pas vraiment la langue de Shakespeare! Tam s'aperçoit ensuite qu'on n'a pas chargé la batterie de l'appareil photo alors on part rechercher la 2ème à l'hôtel. Fort heureusement, celui-ci n'est pas très loin.

Première réelle visite du jour, c'est le quartier de Ximending. Il est jeune, la culture manga y est très présente. Il fait bon y déambuler. On y voit la première terrasse de la ville (ça ne semble pas commun par ici), puis on continue notre route à pied vers le temple de Longshan. On mange des "morning glory" (ouiiiiiiiiiiiii, mon péché mignon asiatique) et des baos (sortes de ravioles fourrées au porc, recette typique du pays) sur le chemin. Trop bon!

Le temple de Longshan est l'un des plus populaires de la capitale. De nombreux fervents, de tout âge, viennent y prier et faire des donations à Bouddha. C'est saisissant de voir comment les locaux vivent leur religion. C'est un tout autre monde que chez nous où le christianisme n'est pas très pratiqué! Après un petit tour, on prend le métro direction le bâtiment phare de Taïwan, la tour Taipei 101, anciennement plus haute tour du monde avec ses 508 mètres. Son architecture sort du lot et en fait un bâtiment remarquable. Comme beaucoup de touristes, on décide de se rendre sur l'Elephant Mountain pour en admirer les points de vue sur la ville et principalement cette tour. Pour s'y rendre, c'est très facile, il suffit de sortir à l'arrêt Xiangshan de la ligne rouge du métro puis de suivre le panneau "Xiangshan trail". La grimpette peut faire suer par grosse chaleur, certains sont même au bord de l'agonie. Dans notre cas, c'est la fin de journée et le soleil ne tape pas trop fort mais on transpire quand même. Pourtant ce n'est pas bien complexe, une série de marches mène en 15-20 minutes aux principaux points de vue qui valent vraiment le déplacement. On a pu et su profiter de ce que Taipei peut nous offrir vu du haut. Ca aura même été l'occasion d'inaugurer le drone à Taïwan; de quoi se faire une bonne impression des alentours et de profiter d'un point de vue en intimité! :-). La majorité des gens veulent prendre la photo Google sur des grosses pierres avec en toile de fond la tour Taipei 101. C'est vrai que c'est canon comme endroit mais on tente notre chance plus haut et il est vrai qu'il existe d'autres points de vue tout aussi jolis sans devoir faire la queue 1 heure pour prendre une photo! On est venus en fin de journée pour profiter du coucher de soleil sur la skyline mais faudra repasser car les nuages nous gâchent un peu la fête! On redescend en pleine nuit noire, pas grave, on avait prévu nos lampes frontales. Mais elles s'avèrent inutiles puisque Taipei a installé un pratique système de lampadaires.

On quitte ensuite les beaux quartiers (c'est la richesse qui vit par ici) pour l'Addiction Aquatic Development, comprenez ici le marché aux poissons. Mais, peut-être vous direz-vous que c'est étonnant d'aller à un tel endroit en fin de journée? C'est plutôt aux aurores que les marchands vendent leurs prises, en effet. Mais ici, ils ont une aile dédiée à la restauration qui ouvre en soirée et qui vaut son pesant d'or. On y mange pour plus cher qu'ailleurs à Taipei mais alors qu'est-ce que c'est bon! On opte pour la version bento de sashimis et de saumon cuit avec, pour terminer ce délice, une pannacotta au thé matcha à tomber! L'ambiance y est décontractée chic, on s'y sent bien. C'est un lieu que l'on recommande vivement.

Le jour suivant, après avoir pris un repas dans un boui-boui de rue pour se fondre dans le décor, on part direction le Chiang Kai-Shek Memorial Hall. Mais en chemin, on marque une halte café et lemon juice. Ouiiiiiiii, on retrouve cette savoureuse boisson qui nous avait passé la soif tant de fois il y a 5 ans en Asie durant notre tour du monde. Toujours aussi bon! :-) On s'arrête aussi à l'hôpital. Ma doctoresse de femme aime toujours se faire une idée des lieux de soins des autres pays. Conclusion de notre aperçu, on n'aurait pas peur de se faire soigner ici hehe! Revenons-en au "père" de la nation, Chiang Kai-Shek. Ce puissant dictateur ayant combattu le communisme jusqu'à sa mort et revendiquant son pouvoir sur toute la Chine a perdu sa bataille contre Mao Zedong et s'est replié sur l'île de Taïwan où il a permis le développement économique de l'île. Aujourd'hui reste ce mémorial pour rappeler ses actes passés, pas tous bien braves il faut l'avouer. C'était un homme de poigne n'hésitant pas à tout "dégommer sur son passage". Quoiqu'il en soit, son mémorial est très impressionnant, trônant au bout de la place de la Liberté dans laquelle on retrouve également une sorte de porte ou de shrine à l'opposé du mémorial et également un théâtre et une salle de concert, tous deux sous la forme de gigantesques temples chinois. Au milieu de cette place se trouve actuellement des chars carnavalesques très bien réalisés mais qui gâchent un peu le paysage sobre d'un tel lieu.

A la suite de cela, Tam nous repère un quartier fort sympathique, le plus ancien de Taipei, celui de Datong. On y trouve la rue Di Hua qui est assez "arty" par endroit et est réputée pour ses nombreux apothicaires. On prend un grand plaisir à y passer de boutiques en boutiques, à sentir les parfums des mélanges d'épices médicamenteuses (agréable) et ceux des crevettes séchées (moins agréable). On finit notre petite balade par une délicate tartelette au thé matcha.

On continue notre visite de la capitale auprès de la fameuse tour Taipei 101. Cette fois-ci, Tam va rebraver sa peur du vide en m'accompagnant à son sommet. Pas besoin de vous faire un dessin, forcément, la vue y est incroyable. On y arrive alors que la nuit est déjà tombée (elle tombe à une de ces vitesses!). On profite tout d'abord d'aller à l'étage 91 où on peut profiter d'un deck à l'extérieur. Lors de notre visite, une seule partie de celui-ci est ouverte en raison des forts vents qui fouettent. Puis on descend de 2 étages et on s'extasie derrière les vitres. C'est alors qu'une énorme averse s'abat sur la tour et que l'on entend aux hauts-parleurs que le 91ème étage est désormais fermé. Hehe, on a eu de la chance d'y aller avant que ça tombe! On est aussi très satisfaits de visiter ces lieux sans grand monde comparés à d'autres tours dans le monde. Il faut croire qu'on s'en sort bien car quand on redescend, on découvre au sortir de l'ascenseur une foule bien plus dense qu'à notre arrivée.

On finit la journée dans un restaurant étoilé. Tam, ma gourmande chérie, en rêvait. Elle a feuilleté tous les sites internet des établissements concernés et a jeté son dévolu sur le MUME. Cependant, il s'avère impossible de réserver pile-poil les 3 jours où on prévoit de visiter Taipei donc on opte finalement pour le Longtail. Son allure de chic bar à cocktail a de quoi surprendre à première vue mais il ne faut surtout pas s'arrêter à cette idée. On y mange vraiment bien et on en prend plein la vue. Mmmh, ce boeuf australien, mmmh, ce poisson blanc cru et ses condiments, de la tuerie! Et avec la formule cocktail (comptez 30 CHF de plus par personne), vous dégustez 4 breuvages étonnants, fruités et parfois bien corsés! On repart de là quelque peu éméchés, on aura bien ri sur le chemin du retour!

Le lendemain matin, on plie bagages pour retourner à l'aéroport afin de récupérer notre voiture pour la suite de notre aventure taïwanaise. On signe les papiers, on check l'état du véhicule puis c'est parti, on the road again (comme on adore)! Et là, c'est une première pour moi que la conduite en Asie, j'ai hâte! :-)