C’est fort émus que l’on rejoint les 3 yourtes du campement. De un, on est kaputt, de deux, on a faim, de trois, mais qu’est-ce que c’est beau ces habitations dans ce décor. Un autre monde, un rêve ! Une ribambelle d’enfants nous accueille chaleureusement. On joue un coup avec eux puis vient l’heure de la ripaille ! Ouaiiiiiiiiiiiis ! Et hop, on enlève nos chaussures et on découvre pour la première fois l’intérieur d’une yourte. Les émotions s’accentuent. C’est quelque chose quand même que de se retrouver ici ! On essaye de bien prendre conscience de notre chance. C’est vraiment agréable, ça isole bien de la chaleur et leurs tapis sont très confortable pour marcher mais également se coucher.

Sur la table, on trouve beaucoup de sucrerie : des biscuits en tous genres, des bonbons, des barres chocolatées locales, de la confiture, des sortes de merveilles… Rien de bien alléchant. Mais arrive notre repas. Un bouillon au mouton et à la patate et une salade. Le tout est excellent et fait un bien fou. On revit ! On parle de koumis (le fameux lait fermenté) avec Ynti qui nous dit adorer ça. On appréhende notre première dégustation qui se présente à nous très vite car il va en demander aux hôtes. OK, c’est parti, v’là un bol plein ! Notre guide boit le sien en 3 secondes max et nous informe que c’est un très bon koumis. On se dit qu’on a de la chance à ce niveau-là. Je trempe mes lèvres une première fois dans le liquide blanc. C’est plutôt bizarre. C’est vraiment acide et pas tant bon en entrée de bouche mais petit à petit ça devient meilleur. Ca finit par avoir un goût farineux. Tam se lance à son tour. C’est buvable mais ça n’a vraiment rien d’extraordinaire. On n’en redemandera pas haha !

Après une p'tite sieste, on reprend la route, sans manquer de bien remercier la famille kirghize qui nous a offert le couvert. La route s’annonce plus courte que le matin (en fait entre 11h30 et 16h). On emprunte l’un des rares ponts traversant la rivière sous les appels et rires des enfants qui y pataugent et bronzent, quelques mètres plus haut. Rapidement, on surplombe la rivière qui serpente joliment en contrebas. Des cavaliers la longent. Est-ce des touristes ou des bergers ? On ne le saura pas.

Après près d’une heure et quart, on se retrouve au beau milieu d’une pente loin d’être adaptée à la marche. Je ne m’y sens pas particulièrement à l’aise alors imaginez Tam et son vertige. C’est la première fois que j’ai autant peur pour elle. D’habitude, le danger n’existe pas vraiment mais ici, c’est clairement tendu. Je lui demande d’être bien stable sur ses jambes et de faire pire attention car je ne serais rien sans elle ! Elle décide (et c’est une bonne idée) de se laisser plus ou moins glisser sur les fesses tout en contrôlant ses mouvements avec ses jambes. J’en fais de même à ses côtés car des cailloux dévalent la pente suite à notre passage et vaut mieux les éviter. On garde notre calme et on avance avec délicatesse, tout le contraire de Ynti qui descend presque en courant avec le cheval !!! Il est dingue, fort, mais dingue ! On finit par atteindre le fond de la vallée et je félicite Tam comme jamais car ce qu’elle vient de faire, c’est un exploit incommensurable pour elle. On pense qu’il a voulu nous faire prendre un raccourci pour arriver plus tôt au camp du soir. Ca ne valait pas le coup, on a tellement évolué lentement. Bref, au plat, on marche encore 15 minutes avant d'être émerveillés par les diverses yourtes décorant cette vallée verte. On est au Kirghizistan, c’est sûr ! C’est juste magnifique. On oublie vite nos difficultés passées.