Depuis le stop de la marchroutka, il faut marcher 200-300 mètres pour atteindre le guichet d’entrée au parc national de la vallée de Karakol. On y distingue quelques prix. A la journée, c’est 100 soms par véhicule, 5 soms par personne si vous êtes kirghize. Si ce n’est pas le cas, et vous rentrez certainement dans cette catégorie, vous devez payer 250 soms.

On débute notre rando dans une vallée peu rafraîchissante. On suit une grosse route ponctuée d’innombrables nids de poule et de fils électriques. De plus, la météo est méchamment grisonnante. Un type, visiblement bien aviné, siffle fort tout en pissant en bord de chemin. L’atmosphère n’est pas très agréable. On apprécie de quitter ces aspects de la civilisation. Mais pour ce faire, il faut marcher quelques kilomètres. Si vous êtes en voiture et souhaitez faire un aller-retour, on vous conseille de débuter plus loin dans la vallée, après le village situé au carrefour menant à la station de ski ou au fond de la vallée. Avant ça, c’est une route où l’on affiche des panneaux publicitaires qui vous accompagnera !

Passé ce village tout droit sorti d’un autre temps, on s’enfonce un peu plus dans la vallée. On croise quelques yourtes et troupeaux d’animaux d’un côté ou l’autre de la rivière circulant entre les montagnes. A un moment donné, on aperçoit un véhicule arrêté avec la sono réglée au max proposant de la bonne jutz russe ! Des locaux profitent de leur congé pour se faire un petit pique-nique. Rapidement, ils nous invitent à les rejoindre. On s’approche volontiers. On ne s’est pas encore présentés que l’on se retrouve avec un verre de vodka, un verre de whisky, un bout de pastèque, du pain, du concombre et j’en passe dans les mains. L’hospitalité est de mise mais on ne sait plus que faire de nos bras haha ! On blague un coup, les remercie puis on continue notre chemin. C’est alors que ces dames nous rappellent pour prendre une photo. On accepte avec plaisir. On prend donc la pose, je leur ai fait apparemment de l’effet ! L’une d’entre elle me vole un baiser sur la joue. On est morts de rire. Je suis en mode randonneur avec aucune allure et elles, elles posent comme des miss. Mémorable.

On réussit quand même à les quitter et à poursuivre notre marche. Celle-ci nous mène à travers des pâturages, des forêts, des ponts. On est extrêmement surpris de voir un taxi loin dans cette vallée. C’est en fait le dernier « de son espèce » avant la « cambrousse ». D’ailleurs, on a remarqué qu’il est indiqué sur maps.me. Si vraiment vous êtes kaputt, il y a toujours moyen de se faire véhiculer au retour.

Etant partis en milieu de journée, on n’a nettement pas le temps d’aller au fond de la vallée et de revenir. On décide d’aller jusqu’au bout d’un chemin annexe à celui des trekkeurs souhaitant aller jusqu’au lac d’Ala Kul. C’est alors qu’on croise notre premier marcheur, un local. Il nous indique avec ses bras croisés que ce n’est pas le bon sentier, que c’est un cul-de-sac. On lui indique être au courant du mieux que l’on peut et perpétuons dans la même direction.

Très vite, c’est un ruisseau qui devient notre sentier. Alors que Tam cherche à éviter la profondeur, je marche allègrement dans l’eau sans me soucier d’inonder mes chaussures. On a des gore-tex aux pieds mais ça ne suffit pas, l’eau passe par en dessus. Celles de Tam sont montantes donc ça va. Des vaches semblent nous barrer la route, mais, chiardes comme elles sont, c’est presque une haie d’honneur qu’elles nous proposent. Elles nous amusent bien en tout cas. Vite après cela, on arrive à destination et rebroussons chemin.

Le retour est plus rapide, d’une part car on descend et d’une autre part parce que l’on effectue moins de stops photos. On croise 2-3 marcheurs cette fois-ci. Une fois le village atteint, on tente de faire du stop tout en marchant car la suite, comme indiqué ci-dessus, n’a rien de bien sexy. Mais, que des voitures arrivant dans le sens inverse! On est plutôt surpris vu l’heure. Cela n’empêche pas qu’une voiture finisse par descendre et nous embarque pour le centre-ville de Karakol. Il nous semble qu’il faut montrer notre ticket au guichet une fois qu’on quitte la vallée mais pour le coup, on s’en fout et on profite de la course. On a encore une fois la preuve de la gentillesse des Kirghizes.


Ps : La vallée est très belle, certainement encore plus belle plus en profondeur. Le trek d’Ala Kul semble magnifique et ce n’est pas un hasard si quasiment tous les voyageurs s’y rendent. Néanmoins, on a eu des retours indiquant que le sentier est parfois très abrupt et qu’il faut par conséquent une bonne condition physique pour s’y aventurer. Il vaut apparemment mieux ne pas avoir le vertige.