Après 45 minutes de route environ, on atteint la ville sainte. Nous sommes assez impressionnés d'atteindre ce lieu historique, cette croisée des chemins, des religions. La ville est construite sur plusieurs collines et a une apparence blanche immaculée à notre arrivée. On se rend directement à notre chambre pour y poser nos affaires et la voiture mais on ne peut rien faire de tout ça. On arrive 20 minutes avant le check-in et c'est un appartement partagé, ils préfèrent qu'on garde nos affaires. Quant à la voiture, on l'utilisera pour se rendre au centre car aucun transport ne circule pendant Shabbat, à part évidemment les taxis.

Une dizaine de minutes plus tard, on repère les abords de la vieille ville. On pense initialement se parquer vers la porte de Jaffa mais on se dit finalement que c'est préférable d'aller en voiture vers le Mont des Oliviers, d'autant plus que la météo est bonne aujourd'hui mais qu'elle le sera bien moins demain. Et on veut sortir Javier là, donc le choix est judicieux.

Circuler dans cette ville n'est pas forcément une mince affaire. Même en plein Shabbat, les moteurs fonctionnent et nous devons patienter dans les embouteillages. Se frayer un chemin est un vrai chemin de croix tant tout le monde presse pour passer. Et c'est ici qu'on s'accoutumera avec les chauffeurs impatients. Les Israéliens ne sont vraiment pas patients derrière le volant. Dès qu'un feu passe à l'orange, ils klaxonnent pour que le premier avance. Ils nous auront fait bien rire avec ça!

On parque sur un chemin menant au "7 Arches Hôtel", d'où l'on bénéficie de la meilleure vue sur la vieille ville. On grimpe un bout par désir de faire une partie de cette historique ascension à pied, mais on s'offre un délicieux jus de grenade avant d'entamer tout effort. :-) La vue qu'on découvre au sommet est tout simplement splendide. On est relativement émus devant tant de beauté et tant d'histoire. On sait qu'on n'est pas dans un endroit quelconque. Tout aussi impressionnant est le cimetière juif occupant une bonne partie du Mont. On ne sait pas combien de tombes s'y trouvent, mais il doit y en avoir plus de 100'000, on a l'impression!

On redescend par un autre chemin nous permettant de passer vers divers jardins et églises. On découvre entre autre les jardins de Gethsémani (là où Jésus aurait prié avant son arrestation) et l'église de Toutes-les-Nations à la très belle façade. En son sein, on assiste durant un cours instant à un office religieux en français. Quand on nous disait qu'il n'est pas rare d'entendre la langue de Molière en Israël...

On va se parquer ensuite vers la Nouvelle Porte. On peine à y trouver une place de parc gratuite mais on s'engouffre dans une rue et on y trouve un emplacement sur le bas côté. Des panneaux informent sur les règles à suivre pour stationner mais on n'y comprend rien, tout est en hébreux. Je finis par aller demander à des juifs plus loin dans la rue. Ils ne me comprennent pas tous et un homme plus âgé finit par débarquer et me dire en me donnant une bonne tape sur l'épaule "mais mon ami, c'est Shabbat"! Ouais, je sais, même s'il me semble que c'est désormais fini. Je ne pige rien de ses indications. L'un d'entre eux me demande si je parle italien. Je lui indique le "comprendre quelque peu" et je finis par traduire dans cette langue qu'un parking situé juste à côté est gratuit mais pas là où on a laissé notre véhicule. Je quitte ces gentils messieurs pour changer la voiture de place puis on s'enfonce dans la vieille ville.

Rapidement, elle nous dévoile son charme. On passe de ruelles en ruelles sans véritablement savoir où l'on va. C'est un vrai dédale. Assez vite, on atteint la porte de Jaffa qui n'en est plus vraiment une, les murailles se scindant en deux ici. On déambule dans les étroits passages, pour découvrir les marchands et leurs petites échoppes. On y refourgue tout et n'importe quoi mais on distingue bien des différences selon les quartiers. Car oui, il existe bien différents quartiers dans la vieille-ville. On retrouve beaucoup de kippas dans la partie juive, beaucoup de croix et d'images du Christ dans la partie chrétienne. Dans la partie musulmane, on propose plus à manger et des objets liés aux coutumes arabes. Il existe encore un quartier arménien mais il est plus petit et on y a fait que manger sans trop y prolonger notre passage.

On voit de nombreux juifs pressant le pas. On les repère facilement avec leurs costumes noirs, leurs manteaux noirs, leurs chapeaux noirs, leurs papillotes (longues bouclettes plutôt moches au niveau de la tempe) et souvent leur barbe. Ils filent tous prier au Kotel, à savoir au Mur des Lamentations. Ils n'hésitent pas à vous bousculer d'ailleurs. Ils ne paraissent pas très aimables à première vue mais ne portons pas de jugements trop hâtifs. On finit par atteindre le fameux mur à notre tour. Outre le fait que l'on se retrouve devant un des hauts-lieux de la sainteté planétaire, nous sommes vivement impressionnés par la transe exprimée par les croyants. Ils récitent, chantent, parfois crient leurs prières tout en se balançant en avant et en arrière. On perçoit même certains danser en rond. C'est un lieu de fête également. Les femmes sont d'un côté, les hommes de l'autre. Les sexes ne se mélangent pas. On ne tient pas à s'approcher du mur en ce moment de libération religieuse. Les juifs sont trop nombreux pour qu'on puisse s'approcher facilement des pierres.

On termine notre soirée dans un resto dans le quartier arménien. On avait lu que les prix israéliens étaient élevés. C'est bien le cas. C'est assez similaire à la Suisse. On déguste un premier hummus (surtout Tam, je n'adore pas tant ça pour ma part) et un premier taboulé accompagné d'un mix de viandes grillées. Ca lance bien les affaires. :-) Mais le plus marrant de la journée s'apprête à venir. C'est lorsqu'on souhaite quitter le quartier arménien en plein travaux que l'on rigole. Le chemin est très étroit désormais et au moment où nous passons, juste devant nous se trouve un couple de locaux avec une poussette double. Mais ils passent très difficilement à cause de la largeur. Le pire est qu'un grand nombre de personnes viennent en sens inverse et également avec des poussettes. Au lieu de reculer vers le début des travaux non loin en arrière. Nos prédécesseurs ont préféré soulever leur poussette pour la faire passer au- dessus des autres, au risque de faire tomber leurs bébés! Mouais, il y avait plus simple que de faire un tel forcing non! Bref, ils auront embêté tout le monde et on aura mis 10 minutes pour effectuer ce mini bout de chemin qui prend 1 minute max en temps normal! Un peu de réflexion ne fait pas de mal! Haha!

Le lendemain, après un bon somme, Tam m'offre enfin (elle trépignait d'impatience depuis le temps qu'elle avait préparé la surprise) mon cadeau d'anniversaire. J'ouvre donc sa lettre et découvre une image du "Fils de l'Homme", la peinture de Magritte. OK, soit tu fais référence à mon dernier nouvel-an où de nombreux potes étaient déguisés avec une pomme devant leur tronche, soit tu me guides vers la Belgique. 2ème image, des chocolats, me font comprendre la teneur du cadeau. Je n'ai pas besoin du Manneken Pis pour comprendre qu'elle m'offre un weekend à Bruxelles. Trop bien! Merciiiiiiii ma vieille courge, t'es la meilleure. Une nouvelle réjouissance! :-)

On continue ensuite notre exploration de la vieille ville. On passe par l'église du Saint-Sépulcre. Elle est très étonnante car on y trouve une multitude de petites chapelles qui, selon un guide que nous avons écouté, ont été construites par divers mouvements religieux, diverses ethnies du christianisme. A l'entrée principale, on trouve la pierre sur laquelle le Christ a été lavé avant d'être emmuré. Des gens des tous horizons viennent y apposer la main, embrasser la dalle, prier. C'est un spectacle saisissant. Plus loin, sur la gauche, les gens font la queue (une plutôt longue même) pour aller visiter le tombeau du Christ. Nous n'avons compris ceci qu'après et n'avons pas attendu. Plus tard, c'est vers le Dôme du Rocher que nous nous nous dirigeons. Un garde ne laisse pénétrer que les musulmans sur la sainte esplanade. C'est le 2ème lieu religieux de l'islam derrière La Mecque, j'encourage donc Tam à y aller sans moi. Au moins l'un d'entre-nous peut découvrir cet endroit. Elle se voit obligée de vêtir un long voile couvrant tout son corps (qui était déjà couvert, mais bon... haha). Pendant qu'elle visite (assez rapidement), je me pose sur un tabouret et déguste un bon thé à la menthe tout en partageant des anecdotes de voyages avec un couple de Français d'un certain âge. Tam profite de déguster ce délicieux thé à son retour puis on se rend au Mur des Lamentations. On se sépare, pas le choix! Elle s'en va découvrir son côté où les femmes ne semblent pas avoir d'obligations vestimentaires, si ce n'est de bien se couvrir les épaules et les genoux. Tam profite de ce moment pour aller glisser une prière entre les pierres du Mur. Pour ma part, je me serai satisfait d'observer les croyants juifs et d'aller toucher la façade, le tout avec une kippa sur la tête, obligatoire pour les hommes.

On termine notre journée hors de la vieille ville. Mais rapidement, une pluie battante nous coupe les jambes et on se voit obligés de nous protéger dans un bar de l'avenue Ben Yehuda. On y déguste une bonne bouteille de rouge israélien en tapant des cartes avant de filer dans un resto. On y mange admirablement bien (il s'appelait Dolphin Yam pour les intéressés). Dès que tu commandes un plat, on t'offre à volonté 12 "tapas". Grosse classe! On repart de là, le ventre bien tendu! La pluie a cessé quelque peu, on prend!

Durant la nuit, alors que je vois ma Tamouche la tête sous sa couverture, je me lève éteindre le chauffage qui éclaire largement la pièce. Mais il s'avère qu'elle n'était pas emmitouflée à cause de cela mais parce qu'elle était glacée. Mince, elle tombe malade. Je vais lui chercher un peu d'eau et lui donne un Irfen pour la soulager. Malheureusement, la quasi totalité de son voyage se fera dans un état maladif. Elle n'aura pas pu récupérer facilement. En même temps, c'est normal, elle a refusé se reposer. On a donc continué notre programme comme prévu. Et ce qui était prévu, c'était de partir vers la mer Morte. Donc, après un passage dans un centre commercial pour aller acheter à manger et trouver une carte SIM (qu'on finit par payer une trentaine de francs pour 50 GB/mois) auprès d'un sympathique tenancier de kiosque surchargé, (après notre arrivée il finit par servir 5 personnes en même temps que nous), on quitte la capitale pour rejoindre le lieu le plus bas de la planète.

On aperçoit rapidement des murs séparant Israël de la Palestine, c'est assez dingue à voir. Passer du côté palestinien s'avère plus facile que faire le chemin inverse. On ne nous pose aucune question. Mais on a l'impression que la route que l'on emprunte pour rejoindre la mer Morte est aux mains des Israéliens et qu'il pourrait s'avérer plus compliqué de la quitter que de la rejoindre.